Coalition pour le Oui : « La démarche adoptée par Saleh Kebzabo est une confusion », Pr Ahmat Mahamat Hassan

Le chef de gouvernement a signé une décision portant mise en place d’une coalition regroupant les chefs des partis politiques et ex-mouvement politico-militaires. Ce regroupement pour le « Oui » au référendum constitutionnel suscite des polémiques. Selon le juriste constitutionnaliste, Pr Ahmat Mahamat Hassan, cette coalition est partisane, car l’État doit se mettre à l’écart.

Une coalition pour le « Oui massif » est née, le 20 novembre, sous la houlette du premier ministre Saleh Kebzabo. Elle regroupe les chefs des partis politiques, les ex-politico-militaires et les membres de la société civile. Actée par une décision du premier ministre le 22 novembre, cette coalition sera présidée par ce dernier lui-même.

Selon Pr Ahmat Mahamat Hassan, ce regroupement est partisan parce qu’il a été mis en place par le gouvernement de transition. « Quand, on a l’habit de l’État, on doit se mettre à l’écart », a-t-il souligné. D’après lui, Saleh Kebzabo, en sa qualité de chef du gouvernement de transition, est appelé à garantir le droit à la consultation. Ainsi, il déplore l’utilisation des structures et des symboles de l’État dans la création de cette coalition. Pour lui, cette manière de faire est une forme de trafic d’influence. « Il peut enlever la costume de l’État et se rhabiller en costume de chef de parti politique », a-t-il conseillé. Par ailleurs, il admet qu’il est légitime pour le chef du gouvernement de demander qu’on vote le Oui, mais la démarche adoptée par Saleh Kebzabo est une confusion.

D’après lui, cette confusion jette des discrédits sur le gouvernement, surtout que ce référendum porte les germes de la division. « Le processus enclenché met à nu les divergences entre les Tchadiens. Un groupe appelant au boycott, un autre pour Oui et pour le Non », a-t-il jugé. Pour lui, la forme de l’État n’est pas la solution aux problèmes des Tchadiens. « Le problème du Tchad, c’est la mauvaise gouvernance. Ainsi, il faut arrêter le processus », a-t-il confié.

Le juriste constitutionnaliste suggère par ailleurs la recherche du consensus. Car pour lui, le référendum en cours regroupe toutes les passions et les tensions. « Ces tensions pourront aboutir aux violences. C’est pourquoi nous appelons à la suspension du processus. Il faut casser les passions », a-t-il conseillé.

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