Tchad : des réfugiées soudanaises victimes d’exploitation sexuelle dans les camps

Ph Associated Press

Depuis le début du conflit au Soudan en avril 2023, des milliers de réfugiés ont traversé la frontière vers l’est du Tchad, espérant échapper aux violences. Cependant, une enquête d’Associated Press révèle que de nombreuses femmes et jeunes filles soudanaises se retrouvent confrontées à des situations d’exploitation sexuelle dans les camps de réfugiés où elles ont cherché refuge.

Selon les témoignages recueillis, des hommes locaux profitent de leur extrême vulnérabilité en leur proposant de l’argent ou de la nourriture en échange de relations sexuelles. Ces pratiques exploitent leur précarité, dans un contexte où les ressources manquent et où la survie quotidienne est un défi. Les femmes, souvent seules ou avec des enfants à charge, n’ont d’autre choix que d’accepter ces arrangements pour subvenir à leurs besoins.

La situation est exacerbée par la surpopulation des camps et le sous-financement chronique des opérations humanitaires. Avec plus de 700 000 réfugiés arrivés depuis le début de la crise soudanaise, les infrastructures d’accueil, déjà fragiles, sont débordées. Les conditions de vie précaires créent un terrain fertile pour ces abus, souvent commis en toute impunité.

Face à ces révélations, le gouvernement tchadien et les agences des Nations unies ont promis d’agir. Des mesures de prévention et de sensibilisation sont en cours pour protéger les réfugiées, mais les défis restent immenses. Les ressources limitées et l’ampleur de la crise rendent difficile la mise en œuvre de mécanismes de protection efficaces.

Cette situation met en lumière les conséquences tragiques des conflits armés sur les populations civiles, en particulier les femmes, qui restent exposées à des violences même après avoir fui les zones de guerre. Les réfugiées soudanaises, déjà traumatisées par les combats, subissent une nouvelle forme de violence dans les lieux censés leur offrir sécurité et dignité.

Le rapport d’Associated Press a provoqué une onde de choc, soulignant l’urgence d’une réponse internationale renforcée. Les acteurs humanitaires et les autorités locales sont appelés à collaborer pour prévenir de tels abus, traduire les auteurs en justice et restaurer la confiance des réfugiés envers les systèmes d’aide qui leur sont destinés.

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