Tchad : ce que dit la législation sur l’homosexualité

L’ambassadeur des États-Unis au Tchad est au centre d’une polémique causée par un post sur Facebook, depuis le 17 mai 2023. Dans cette sortie, Alexander Laskaris se félicite d’avoir « commémoré » au Tchad, la journée internationale de la lutte contre l’homophobie, un acte qui constitue une infraction au regard du code pénal tchadien.

« Nous avons commémoré la journée de la lutte contre l’homophobie… ». Il a suffi de ces quelques mots pour allumer le feu sur la toile tchadienne. L’ambassadeur des États-Unis au Tchad, par cette publication, reconnait avoir « commémoré » la journée dédiée aux personnes homosexuelles. Chose qui n’a pas plu aux internautes tchadiens unanimement.

Le ministre de la Justice et des Droits Humains, Mahamat Ahmat Alhabo est en première position pour recadrer le diplomate américain. En commentaire sous la publication de Laskaris, le garde des sceaux rappelle à l’ambassadeur que, « l’homosexualité est interdite » au Tchad. Apres, d’autres internautes ont emboité le pas. Tous ou presque demandent au diplomate de respecter les lois et les coutumes tchadiennes. Mais l’homosexualité au Tchad, dans l’ordre des crimes depuis l’entrée en vigueur du dernier code pénal tchadien. D’un crime, l’acte est devenu un simple délit.

Dans le cas tchadien actuel, la réplique du garde des sceaux est encore à titre personnel. Mais les Tchadiens n’ont pas apprécié la sortie de Laskaris qui pourtant est bien admiré par la population lors de ses tournées d’immersion dans le Tchad profond.

Cependant, il y a un vide juridique au sujet de la promotion de ces relations. Il n’existe qu’un seul article qui fait mention de l’homosexualité : l’article 354 du code pénal tchadien. Cet article évoque seulement la sanction qu’encourent les personnes de même sexe ayant pratiqué des rapports. En ce qui concerne son apologie, l’internaute Jean Bosco Manga souligne que, le post de l’ambassadeur étant «  l’apologie de l’homosexualité dans un pays qui condamne cette pratique dans sa législation pénale peut être considérée comme un acte de défiance ». Avant, Jean Bosco mentionne que cette sortie vise à promouvoir les droits des personnes LGBT+ et à lutter contre l’oppression basées sur l’orientation sexuelle ».

Devenue presque l’instrument de mesure de la situation de Droits de l’Homme à l’échelle mondiale, l’homosexualité apparait de plus en plus comme une épée de Damoclès sur les États conservateurs. En Ouganda par exemple, la législation vis à vis de ces relations s’est endurcie avec des sanctions frôlant la peine capitale. Le pays pourrait si cette loi est adoptée, connaitre plusieurs sanctions de la part des bailleurs internationaux. Les USA en première ligne où, le secrétaire d’État Blinken a demandé à ce que cette loi ne soit pas adoptée.

Les droits des LGBT+ sont devenus un sabre à double tranchant pour paraphraser Makan Diabaté. Si les États où l’acte constitue une infraction laissent faire, ils sapent leur législation et s’ils restent intransigeants, ils se priveront des aides indispensables à leurs fonctionnements.

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