Les inondations pluviales et fluviales ont conduit plusieurs intellectuels et spécialistes tchadiens à prendre la parole. Brahim Guihini Dadi, Ingénieur de génie civil et Écrivain, a appelé le Gouvernement à revoir le prix du ciment en baisse afin de permettre aux tchadiens de construire en dur. Mais est-ce possible ?
La campagne de réduction du prix du ciment a été reprise par des centaines de jeunes, montrant par là qu’ils sont totalement d’accord avec cette proposition. « Nous souhaitons également la réduction du ciment de CIMAF. Ainsi, il n’y aura pas de risque de pénurie. Enfin, un prix définitif de 3 500 FCFA. À ce prix, les habitants vont faire eux-mêmes les caniveaux en béton pour évacuer les eaux », a lancé Brahim Guihini Dadi.
Si le prix du sac du ciment est abordable, les tchadiens pourront aisément paver les petites rues et construire des caniveaux. Ainsi, continue-t-il, ils auront des quartiers propres. « Le Gouvernement n’a qu’à construire seulement les routes et rues. La population se chargera des maisons. Diminuez juste le prix du ciment », a insisté Brahim.
Cet appel qui pourrait faciliter le développement de l’Habitat au Tchad est signé telle une pétition par beaucoup de citoyens. Mais la réponse de l’exécutif reste improbable. C’est peut-être ce qui laisse beaucoup indifférents, silencieux. Sans toutefois se montrer pessimistes, certains ont indiqué que cela ne serait pas faisable, du moins pas dans l’état actuel des choses.
« Subventionner le ciment pour reconstruire après les inondations ? Très mauvaise idée… la seule chose que l’État doit faire dans ce pays et qu’il ne fait jamais, c’est faire son travail », a martelé Amine Idriss, économiste tchadien. Pour lui, ça ne serait ni juste ni bon pour le pays. D’autres se demandent de quelle manière se fera cette baisse subventionnée du prix du ciment par l’État, s’appuyant sur le fait que le pays de Toumaï n’a pas de sociétés de production pour le développement urbain.
Une chose est sûre, la population tchadienne, rongée par la pauvreté et désormais exposée aux conséquences de l’inondation, se voit contrainte de souffrir du manque d’habitats décents dignes d’un être humain. « Tel que je vois le pays, incapable d’implanter des entreprises locales et de tenir celles opérationnelles, incapable de se fixer une politique sociale et permettre aux citoyens de se construire un quotidien moderne, je suis fort pessimiste », regrette un internaute.