Société : l’hygiène autour du pain vendu à N’Djamena, un problème de santé publique

Le pain est l’une des denrées les plus consommées par les ménages tchadiens. Selon les associations, le secteur pourrait donc créer de nombreux emplois, à condition que le pain reste dans les boulangeries. Certains Tchadiens dénoncent un manque d’hygiène dans les lieux où sont écoulés les produits et un système de distribution qui les défavorise.

Chaque jour, le boutiquier Ali Hassan se fait livrer plusieurs dizaines de sacs remplis de baguettes, de quoi répondre à l’appétit des Tchadiens pour le pain. Une fois le pain sorti des boulangeries, il est disponible partout dans la ville. Sa commercialisation va des grossistes aux détaillants. Seulement, ceux qui le vendent à la sauvette les disposent sur les étals sans couverture et exposent à la merci de la nature. Or cet aliment qui ne peut être lavé avant d’être consommé se retrouve exposé aux quatre vents.

Les vendeurs placent leurs kiosques aux abords des voies publiques et devant les boulangeries, soit les pains sont mis dans des caisses non fermées ou exposés simplement à ciel ouvert, sans respect des règles élémentaires d’hygiène. Quelques rares vendeurs les rangent dans des plastiques. Les distributeurs aux boutiquiers sillonnent les quartiers de la ville, attachant de grosses caisses sur les motos sans que le produit soit hermétiquement couvert. Ils parcourent des distances et le pain est exposé à la merci des mouches, de la poussière, etc.

Certains étals jouxtent les caniveaux à ciel ouvert, les mouches se posent dessus et toutes sortes de détritus traînent à zéro mètre. « Si tu couvres tes pains, les clients ne voient pas sa qualité, ni sa forme. Raison pour laquelle, j’expose mes marchandises pour attirer les clients », déclare Hassan Ahmad, un vendeur. De fois, dans les bousculades, les emballages, souvent très chargés, lâchent, laissant ainsi éparpiller les pains par terre, mais cela n’empêche que les commerçants ramassent pour les vendre.

Aujourd’hui, les pains sont transportés, livrés et vendus dans des conditions d’hygiène déplorables. Mais cela ne préoccupe guère les consommateurs qui achètent et consomment en ignorant les dangers qu’ils encourent, notamment le risque de contamination à certaines maladies.

Mingueyam Olive (Stagiaire)

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