Référendum constitutionnel : un engouement assez limité au jour du vote

Les Tchadiens ont voté le dimanche 17 décembre 2023 pour ou contre une nouvelle Constitution. Cette nouvelle constitution est censée ouvrir la voie à des élections et un retour des civils au pouvoir, promis il y a deux ans et demi par le gouvernement de transition.

Une partie importante de l’opposition et de la société civile a appelé à boycotter ce référendum qu’elle considère comme un plébiscite destiné à préparer l’élection de l’actuel président de transition, Mahamat Idriss Déby Itno. Le Oui semble favori : le pouvoir a mené une campagne à gros moyens.

Les bureaux de vote ont ouvert à tôt ce matin à 07 heures. Ils doivent fermer à 17 heures. Quant aux résultats, ils seront connus officiellement le 24 décembre et la Cour suprême devra les valider le 28 du même mois. « Chaque bulletin déposé dans l’urne est un pas de plus vers la stabilité et la prospérité pour notre pays », a déclaré le président Mahamat Idriss Déby, premier à glisser son bulletin dans l’urne d’un bureau de vote de N’Djamena, non loin du palais présidentiel.

Dans la capitale, la mobilisation électorale à la mi-journée parait assez limitée. « Le dimanche est un jour de culte (…) il y aura du monde dans les bureaux de vote après avoir accompli leur devoir religieux », rassure Limane Mahamat président de l’organisme chargé de l’organisation du référendum constitutionnel (Conorec).

Dans le 7ᵉ arrondissements de N’Djaména, fief de l’opposition, on peut observer un engouement relatif. Mahamat Issa, fonctionnaire, fait partie des réfractaires au vote. « Voter ou ne pas voter ne change rien, le résultat est connu d’avance », explique-t-il. « Je vais voter Non pour respecter la consigne de mon parti, je suis fédéraliste », alors que le référendum prévoit un État unitaire, justifie Gilbert Alain, assis face à un bureau de vote du 7ᵉ arrondissement.

Certains partis politiques et associations de la société civile ont appelé au boycott, espérant qu’une faible participation délégitimera le président de transition qu’ils accusent de perpétuer la « dynastie Déby ». Ce référendum, « c’est pour plébisciter (…) les autorités, ça vise à légitimer purement et simplement la dynastie qu’on voudrait nous imposer », assure à l’AFP Max Loalngar, coordinateur de Wakit Tamma.

À 37 ans, Mahamat Déby avait été proclamé par l’armée le 20 avril 2021 président de transition après la mort de son père Idriss Déby Itno tué par des rebelles au front. Il avait aussitôt promis des élections après une transition de 18 mois et s’était engagé auprès de l’Union africaine à ne pas s’y présenter. Dix-huit mois plus tard, son régime prolongeait la transition de deux ans et l’autorisait à être candidat à la présidentielle prévue fin 2024.

Quitter la version mobile