Le 23 mars 2020, plus de 98 soldats tchadiens trouvent la mort lors d’une attaque terroriste de Boko Haram à Bohoma. Trois ans après, certaines promesses attendent toujours de voir le jour.
C’est en pleine crise sanitaire du Covid-19, que les Tchadiens ont appris avec désolation la perte de plus de 98 soldats lors d’une attaque terroriste. C’était le 23 mars 2020. «Je refuse cette défaite et la réplique doit être foudroyante», a martelé le président d’antan Idriss Deby Itno. Comme promis, la réplique l’a été aussi. Plusieurs centaines de terroristes étaient anéantis ainsi que plusieurs de leurs bases. C’est l’opération Colère de Bohoma qui va valoir au président Idriss Deby Itno le titre de Maréchal du Tchad.
Après l’attaque, s’en est suivi un fort élan de solidarité envers les forces de défense et de sécurité (FDS) dans les discours politiques mais en réalité, rien de concret. Une cité Bohoma a été inaugurée par l’ex-première dame Hinda Deby Itno, par ailleurs présidente de la fondation Grand Cœur, pour la circonstance mais elle est étouffée dans l’œuf.
La stèle mémoriale renvoyée aux calendes grecques ?
Toutefois, trois ans après, la stèle en hommage des martyrs est encore sur les papiers. L’Ordre National des Architectes du Tchad (ONAT) a même désigné le cabinet d’architecture lauréat du concours pour la construction de la stèle mémoriale de Bohoma. La balle est alors dans le camp du Conseil National de la Transition (CNT) qui tient office d’assemblée nationale en cette période de transition. Les conseillers nationaux seront-ils toujours disposés à immortaliser les FDS qui ont sacrifié leurs vies pour la sécurité intérieure ?