Dialogue national : la participation, seule voie pour décider ensemble de l’avenir du Tchad

Le palais du 15 Janvier, comme il y a 29 ans, s’apprête à accueillir ce que les observateurs qualifient de la deuxième plus grande rencontre de réconciliation de l’histoire du Tchad. Pendant ce temps, au sein de la classe politique et de la société civile, les positions se radicalisent.

D’un côté, il y a ceux qui pensent que c’est l’occasion plus que jamais de venir dire les vérités. De l’autre, ceux qui pensent que les dés sont biffés. Pour la dernière catégorie, le dialogue n’est pas inclusif et qu’il faut refaire les choses. C’est dans ce contexte que le président du Conseil militaire de transition, Mahamat Idriss Deby a pris un décret, le 17 août dernier, pour rendre le Dialogue souverain et les résolutions exécutoires. Quels sont alors les enjeux de ce décret et la nécessité de participer à cette grand-messe.

Se référant à la Conférence nationale souveraine, le caractère souverain et exécutoire doit aboutir à la mise en place des nouvelles institutions qui vont assurer la suite de la transition jusqu’aux élections. Les dirigeants de ces institutions doivent être élus en vue de la redevabilité envers le peuple. La transition démocratique dans laquelle le Tchad se trouve va déboucher sur la reconfiguration de l’espace politique. Des réformes profondes qui permettront de créer, entre autres, des institutions au service du développement et une armée républicaine pour la défense.

Au vu des enjeux, le radicalisme a-t-il encore lieu d’être ? Les spécialistes s’accordent à dire qu’une période de transition n’est pas une période de développement où la corruption s’amplifie. Du côté des institutions de la transition actuelle et du CODNI, il est certes observé beaucoup de manquements permettant l’inclusivité mais à la fin que veulent les Tchadiens ?

Les points de vues sont divergents. Cependant, ils convergent tous vers un Tchad nouveau où la justice sociale sera le socle. C’est pourquoi, les acteurs qui désistent jusqu’ici doivent reconsidérer leurs positions. Car, l’absence autour de la table des négociations ne peut que laisser les autres imposer leur manière de lire l’avenir. Alors que dans la conscience collective, il faut tracer le nouveau chemin ensemble. Qu’ils expriment leurs idées à haute et intelligible voix. Ce qui permet dans un certain cas de jauger de la sincérité du dialogue ou pas.

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