La société de raffinage de N’Djaména (SRN) a un nouveau directeur général adjoint en la personne de l’ex conseiller du chef de l’État Mahamat Gueillet Hemchi, par Décret N°3776 du 14 décembre 2023. Il remplace Fatimé Idriss Deby Itno, à la tête de la Société de raffinage de N’Djamena (SRN), détenue à 40 % par l’État du Tchad et à 60 % par les Chinois de la China National Petroleum Corporation (CNPC).
Nommé le 14 décembre 2023 à la faveur d’un décret présidentiel, Mahamat Gueillet Hemchi, le nouveau directeur général adjoint, arrive dans une conjoncture plutôt défavorable. Pourtant lors de l’inauguration de la Société de raffinage de N’Djamena (SRN), en juin 2011, les Tchadiens n’auraient jamais imaginé que, 12 ans plus tard, ils seraient confrontés à une pénurie de carburants sans précédent, notamment de gasoil et du carburant très demandé sur le marché local.
Cependant, l’Autorité de régulation du secteur pétrolier aval du Tchad (Arsat) souligne qu’il y a pas un arrêt de production de produits pétroliers surtout de l’essence au niveau de la Société nationale de raffinerie, ni un changement des prix des carburants, ni un dysfonctionnement dans le circuit de distribution et d’approvisionnement par les marketeurs. Et enfin, aucun mouvement de grève observé ou un conflit entre les autorités et les Chinois comme en 2012.
Un doigt accusateur est ainsi pointé sur l’exportation des produits pétroliers dans certains pays voisins où les prix des carburants sont mieux rémunérés et généreux pour les opérateurs tchadiens. L’on parle ainsi du Soudan, du Niger et de la RCA où le prix à la pompe avoisine les 1300 F CFA et 1500 F CFA au marché noir.
Il faudrait rappeler qu’à ce jour, la capacité de production quotidienne de la raffinerie est de 36 citernes d’essence, soit l’équivalent de 860.000 litres, 06 citernes de gaz, contre une demande de 09 citernes par jour, le gap étant couvert par les importations. Le marché tchadien compte 36 marketeurs agréés qui revendent le litre de super à 520 F CFA et le gasoil à 580 F CFA.
Entre la crispation de la population face à la rareté des produits pétroliers, le nouveau directeur général adjoint de la raffinerie a déjà fort à faire en terme de défis bien que le choix porté sur lui, émane de la décision du chef de l’État de migrer de la géopolitique à la géo-compétence.