Tchad : entre précarité sociale aigüe et préparatifs de la campagne électorale

Ph DR

Au Tchad, les électeurs sont appelés à voter le 06 mai 2024 pour désigner un nouveau Président. La campagne présidentielle commencera ce 14 avril. Dans la capitale N’Djamena, elle est diversement attendue  : les habitants sont plutôt préoccupés par la crise économique et sociale que traverse le pays.

Les difficultés du quotidien prennent le pas sur la campagne présidentielle. Attaques jihadistes au Sahel, effondrement des prix du pétrole, crise économique, chômage et cherté des denrées alimentaires plongent une partie de la population tchadienne dans le désarroi. La jeunesse se retrouve sans véritables projets d’avenir.

Allafi est un menuisier désabusé. Le regard vide, il est assis, les mains dans les poches, devant son atelier fermé depuis quelques mois. Cet entrepreneur a dû licencier tous ses employés. « Pas de travaux, pas de commandes. On attend seulement. Avant, on avait de grands chantiers, maintenant, on est retourné à la maison », déplore-t-il.

Depuis un peu plus d’un an, la situation est difficile, tant dans le secteur public que dans le secteur privé. Paralysés par de fréquents retards de salaires et la grève, les habitants ont bien du mal à faire face à la hausse des prix du carburant et des denrées sur les marchés. À l’image de Djedanem Franklin, diplômée d’une école de santé, « Tout est devenu cher. Avant, l’huile, on payait 750 FCFA. Maintenant, c’est 1500 FCFA le litre. Et avant, le riz, c’est à 800 FCFA le Koro, maintenant, c’est à 1 000 ou 1 250 FCFA. Les prix ne diminuent pas, ils montent, au contraire. Tu ne peux pas faire le marché. Il faut avoir au moins 2 000 ou 3000 FCFA. Imaginez que les personnes gagnent environ 30 000 par mois », explique-t-elle.

Concernant la campagne, ces jeunes se disent être dupés comme d’habitude. C’est le cas de Baïlassem Bérenger. « Ce sont toujours les mêmes discours, je pense que le peuple ne sait où mettre la tête. L’achat des consciences occupe la première place dans la classe politique ».

Mais pour la plupart de la population, l’alternance dans les processus électoraux reste un grand défi à relever. Pour d’autres, les politiques ne doivent pas perdre de vue le caractère explosif des différends qui empoisonnent la vie des populations.

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