Tchad : 20 % de la population menacée par une insécurité alimentaire aiguë

Entre les campagnes électorales et leur financement, les nombreuses promesses et la quête du pouvoir, les Tchadiens se meurent. Ce qui ressort du rapport du Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires des Nations Unies (OCHA), dans le Bulletin Humanitaire d’avril 2024.

Une situation alimentaire et nutritionnelle très inquiétante pendant la prochaine soudure. Plus de 3,7 millions de personnes en insécurité alimentaire sévère. L’analyse des résultats du cadre harmonisé de mars 2024 se basant sur les données de la consommation alimentaire et les moyens d’existence des communautés, combinée à certains facteurs favorables, confirment la sévérité et l’impact probable de la crise alimentaire si rien n’est fait.

« Cette analyse estime que 41 départements sont en crise avec plus de 3,3 millions de personnes en phase 3 et plus, soit une hausse de 17% par rapport à l’estimation de novembre 2024. Ces personnes représentent 20% de la population tchadienne qui a des déficits alimentaires qui se traduisent par des taux de malnutrition aiguë élevés et supérieurs à la normale », déclare le Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires des Nations Unies (OCHA).

Ce sont des ménages qui sont marginalement incapables de couvrir le minimum de leurs besoins alimentaires avec une forte pression sur leurs moyens d’existence ou en développant des stratégies d’adaptation de crise. « Par ailleurs, selon l’analyse de mars 2024, plus de 5 millions de personnes seront sous stress (phase 2) avec un risque majeur de basculer en situation de crise ».

L’analyse du Cadre harmonisé de novembre 2023 avait déjà tiré la sonnette d’alarme sur la situation alimentaire et nutritionnelle très inquiétante au Tchad. En effet, il en ressortait que 29 départements seraient en phase 3 avec une population en phase 3 et + estimée à plus de 2,8 millions. « Elle alertait d’une soudure précoce avec un fort impact sur les communautés. Cette alerte a conduit le Gouvernement tchadien à déclarer l’état d’urgence alimentaire et nutritionnelle sur l’ensemble du territoire en février 2024. Plus de 3,7 millions de personnes pourront être en insécurité alimentaire sévère (phase 3-5) entre juin et septembre, d’après les résultats du Cadre harmonisé publiés en mars 2024 ».

Contrairement aux années précédentes, indique le rapport, les analyses, cette année, ont intégré la situation des réfugiés, retournés et déplacés internes. Cette analyse spécifique sur les groupes de ménages « anciens et nouveaux réfugiés, retournés et déplacés » concerne 14 sous-préfectures de forte concentration réparties dans 8 provinces (Ennedi-Est, Lac, Logone-Oriental, Moyen-Chari, Ouaddaï, Salamat, Sila et Wadi-Fira).

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