Tchad : 02 février 2008, une incursion rebelle bascule N’Djamena

Le 2 février 2008, le pouvoir de N’Djamena bascule, mais ne tombe pas. Une coalition rebelle a mené une offensive sur la capitale et vise les portes de la présidence. Aucun succès. Les institutions de la République ont été maintenues grâce à la détermination des forces de défense et de sécurité. Les hommes de Mahamat Nouri et Timane Erdimi, rebroussent chemin.

Il y a jour pour jour 16 longues années que la capitale tchadienne se retrouva sous une pluie de feu, faite d’une incursion contre le régime de Deby père. C’était le Commandement Militaire Unifié, une coalition rebelle. Si le Tchad est connu pour ses longues années de guerre au siècle dernier, il n’a pas changé au 21ᵉ siècle non plus. Le régime du MPS (Mouvement patriotique du salut) n’est pas exempt de reproches des Tchadiens.

Le ton monte, ça menace de partout dès les premières années. Des mouvements armés ont germé à l’est du Tchad, zone frontalière avec le Soudan. Ils se jettent dans une course au pouvoir, armes à la main. Au bout de quelques jours de combats rudes, la coalition rebelle arrive à mettre le cap sur N’Djamena. Elle pénètre la ville, y séjourne dans une suite de combats, mais se retire sans pour autant arriver au bout du tunnel.

En effet, dès le 28 janvier de cette même année, des combats se rapprochaient de plus en plus de la capitale. Cette bataille rude a commencé aux environs de Massaguet à une centaine de kilomètres de N’Djamena. Le pays enregistre des pertes considérablement lourdes en vie humaine. Le bilan établi par la Commission nationale d’enquête fait état de 977 morts, près de deux milliers de blessés, des viols déclarés, des centaines de détenus enregistrés aussi bien militaires que civils.

Le Tchad du président Deby, accuse Khartoum de El-Bechir de tendre la main aux rebelles tchadiens qu’il nomme « mercenaires à la solde de Khartoum ». Mais deux ans plus tard, la partie tchadienne prend l’initiative de se rendre à Khartoum au Soudan pour faire la paix avec son voisin de l’est. Le 15 janvier 2010, le Tchad et le Soudan signent à N’Djamena, un Accord de normalisation ainsi qu’un « Protocole Additionnel de Sécurisation des frontières » qui mettent un terme « à toute présence, tout soutien et à toute action hostile des groupes rebelles opérant dans l’un ou l’autre des deux pays ». Les deux pays, qui conviennent de mesures conjointes pour sécuriser leur frontière commune, ont mis fin, par cet accord, à presque une décennie de conflit par groupes armés interposés.

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