Soudan : 134 morts dans les combats à El-Facher, dont un employé de MSF

Ph DR

Au moins 134 personnes ont péri au Soudan dans les combats qui font rage depuis plus de deux semaines dans la ville d’El-Facher, selon un bilan actualisé fourni dimanche, 26 mai 2024 par l’ONG Médecins sans Frontières (MSF), qui rapporte la mort d’un de ses employés.

Depuis avril 2023, le Soudan est le théâtre d’une guerre opposant l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), sous le commandement du général Mohamed Hamdane Daglo. Seule capitale des cinq États du Darfour à échapper au contrôle des FSR, El-Facher avait longtemps été relativement épargnée par les combats. La ville, accueillant de nombreux réfugiés, faisait office de hub humanitaire pour cette vaste région de l’Ouest du Soudan menacée par la famine.

Le 10 mai, des combats intenses y ont éclaté, faisant craindre un nouveau tournant « alarmant » dans le conflit, selon le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres. Dimanche, MSF a annoncé la mort d’un des « gardiens » affectés à sa pharmacie, tué la veille « quand les bombardements ont touché sa maison ». Transporté au Southern Hospital, seul établissement hospitalier opérationnel à El-Facher, il a succombé à ses blessures.

C’est dans cet hôpital bénéficiant du soutien de MSF que « 979 blessés ont été soignés depuis le début des combats il y a plus de deux semaines », indique l’organisation dans un communiqué. « Le bilan des décès a atteint les 134, signe de la violente intensité des combats », poursuit MSF. Mais ce bilan pourrait en réalité s’avérer bien plus élevé : les habitants sont dans l’incapacité de se déplacer pour des soins d’urgence en raison des affrontements, frappes d’artillerie et bombardements aériens de l’armée.

Selon l’ONU, la ville est de fait soumise à un siège avec des routes bloquées et une circulation dangereuse ou faisant l’objet de restrictions. Les organisations humanitaires ont appelé à autoriser de nouvelles entrées d’aides humanitaires, l’ONU craignant que les stocks disponibles au Southern Hospital ne permettent de couvrir que les besoins de la semaine à venir.

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