RCA : le sud-est du pays est de nouveau secoué par les violences

Ph DR

Depuis plusieurs jours, les ex-miliciens du groupe d’autodéfense Azande Ani Kpi Gbe s’en prennent aux Forces armées centrafricaines (FACA) ainsi qu’aux mercenaires russes de Wagner dans les zones de Zémio et de Mboki.

Un an après avoir accepté d’intégrer l’armée centrafricaine et de suivre une formation dispensée par des instructeurs russes, des combattants issus de la communauté zandé ont repris les armes dans la région du Haut-Mbomou.

Le 1ᵉʳ mai 2024, une centaine d’entre eux avaient pourtant endossé l’uniforme des FACA sous la supervision de ces mêmes mercenaires, fraîchement déployés pour tenter de pacifier la région. Mais en l’absence de perspectives concrètes et face à une inactivité prolongée, de nombreux éléments ont déserté et regagné la brousse. C’est le 30 avril que les tensions latentes ont dégénéré, les ex-combattants lançant des attaques contre les forces gouvernementales et leurs anciens encadreurs russes.

D’après plusieurs sources locales, ce regain de violence serait alimenté par une série d’arrestations ciblant des membres influents de la communauté zandé, y compris des chefs traditionnels. D’autres évoquent également un mécontentement lié à des accords économiques passés entre les Russes et certains cadres peuls liés à la filière de l’élevage, au détriment des Zandés.

L’ONU estime à 10 000 le nombre de déplacés, dont la moitié aurait déjà franchi le fleuve Mbomou pour se réfugier en République démocratique du Congo. Après une relative accalmie à Zémio, la localité de Mboki est à son tour le théâtre de tirs nourris, de pillages et d’incendies d’habitations depuis la soirée du 6 mai, entraînant un nouvel afflux de déplacés. Aucun chiffre officiel n’a encore été communiqué concernant les victimes.

Enfin, la Minusca, mission de l’ONU en Centrafrique, a démenti toute collaboration avec le groupe Wagner, après la diffusion par ce dernier de photos montrant ses hommes aux côtés de casques bleus.

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