A N’Djamena, le pain se vend dans des conditions d’hygiènes déplorables. Le commerce autour de ce secteur est loin de respecter les conditions d’hygiène.
Dès les premières lueurs de l’aube, les vendeurs de pain investissent les grands axes de circulation, les carrefours et points stratégiques de la capitale, tels que les ronds-points, les agences de voyages et marchés. Ces commerçants portent leurs marchandises sur des motos, bicyclettes ou sur leurs têtes. Les pains parfois enfouis dans des caisses sans fermetures ou des emballages en plastique, sans tenir compte des conditions d’hygiènes élémentaires. « Je suis un vendeur de pain depuis cinq ans. C’est avec ça que je nourris ma famille. Je prends tous les risques sanitaires, économiques, physiques et psychologiques pour faire ce métier. Il arrive de fois que je ne veux pas faire de perte, peu importe les conditions dans lesquelles se trouvent mes pains, je suis obligé de ramasser et revendre tout en oubliant l’effet secondaire sur mes clients » reconnait ce vendeur qui requiert l’anonymat. Les pains sont exposés à la merci de la nature et servis dans des papiers dont l’origine et la qualité sont parfois inquiétantes.
Dans cette course effrénée à la recherche du gain, les vendeurs, sans se soucier de la circulation, faufilent entre les véhicules et motocyclistes ou arpentent les rues pour dénicher les clients. A l’approche d’un client, chacun cherche à brandir et faire valoir la qualité de son pain. Youssouf un vendeur de la place déclare, « si tu couvres tes pains, les clients ne voient pas sa qualité, ni sa forme. Raison pour laquelle, j’expose mes marchandises pour attirer les clients ». De fois, dans les bousculades, les emballages, souvent très chargés, lâchent, laissant ainsi éparpillés les pains par terre, mais cela n’empêche que les commerçants les reprennent pour les revendre.
Aujourd’hui, les pains sont transportés, livrés et vendus dans des conditions d’hygiène déplorables. Mais cela ne préoccupe guère les consommateurs qui achètent et consomment en ignorant les dangers qu’ils encourent, notamment le risque de contamination à certaines maladies. Une majorité de la population pense que l’hygiène est une affaire des familles aisées. « La saleté ne tue pas le nègre » lance un consommateur rencontré. Ces personnes sont conscientes des risques mais n’ont souvent pas le choix. « Quand je vois les pains exposés de la sorte, cela me dégoûte, je n’ai pas envie d’acheter pour consommer mais je suis contraint », confie-t-il.