La délégation gouvernementale composée de quatre membres du gouvernement dépêchée à Abéché, chef-lieu de la province du Ouaddaï, ce mardi 26 janvier 2022, prend ses premières mesures « pour ramener la quiétude et la sérénité dans cette partie du pays ». Ainsi, le ministre de l’Administration du Territoire Mahamat Béchir Cherif suspend de leurs fonctions le sultan du Dar Ouaddaï Chérif Abdelhadi Mahdi et le chef de canton de Bani Halba, Bachar Younouss Ahmat, nommé en 2019, par décret présidentiel. Mais, la communauté Ouaddaïenne demande également la tête du gouverneur de la province, « principal auteur de la violente répression ayant occasionné les 5 morts et de nombreux blessés ». Pour obtenir gain de cause, elle garde, jusqu’à ce jeudi 27 janvier 2022, les commerces et autres boutiques fermés dans nombre de villes du pays. Déjà, les conséquences commencent à se faire sentir pour de nombreux ménages. « C’est notre seul moyen de lutte. Nous demandons justice pour nos morts et nos blessés. Si le gouvernement ne nous écoute pas alors nous passerons à la vitesse supérieure », insiste un vendeur de pains.
La ville d’Abéché est secouée depuis le lundi dernier par des violentes manifestations contre la création du canton de Bani Halba, dans le département de Ouara. La Commission Nationale des Droits de l’Homme parle de 5 morts. Mais, d’autres sources assurent que le nombre des tués avoisine la douzaine.