Senafet 2024 : ces slameuses qui luttent pour les droits des femmes

Ph Triciana et Epiphanie. Montage, Chérif Oumar

Le slam est une poésie, une narration scandée librement et de manière rythmée. C’est un art qui intéresse beaucoup de femmes de nos jours. Pour connaître les raisons de cette attirance, le N’Djampost a rencontré quelques slameuses.

C’est par passion et amour que Nodjikoua Dionrang Épiphanie, une slameuse tchadienne, a décidé de s’y mettre.  Elle a choisi de le faire pour défendre la cause des femmes. « Je fais le slam pour être la voix des sans voix », déclare-t-elle. Pour Épiphanie, le slam est un art qui permet de sensibiliser le public et de dénoncer les tares de la société. « Le slam est un métier qu’on fait toute notre vie et au quotidien pour apporter des messages et pour éveiller la conscience de la population », décrit-elle.

Dionrang Épiphanie n’est pas la seule passionnée du slam au Tchad. Il y a aussi d’autres slameuses qui, à travers ce art, luttent pour les droits des femmes.  C’est le cas de Triciana, qui décrit cette musique comme une liberté d’expression, car elle permet de lutter pour le respect des droits des femmes. « Nous, les slameuses, nous sommes ces filles qui portent la voix. On veut que nos droits soient respectés, on veut que les hommes nous respectent. On veut que les viols et les agressions s’arrêtent. Pour cela, il faut écrire, crier, dénoncer et se faire entendre », affirme-t-elle.

Le slam a toute sa place dans la Senafet, car la plupart des femmes oublient qu’il y a une lutte très importante à mener. La Semaine à elle dédiée ne se résume pas juste aux pagnes, ni à la fête, a indiqué Triciana. C’est un moment d’union, de réflexion et d’échanges pour revendiquer les droits des femmes. « C’est un jour où les femmes doivent se réunir pour débattre le thème choisi afin de contribuer à la lutte pour les droits des femmes. Nous, en tant que slameuses et artistes, on doit faire comprendre à nos mamans que 08 mars, ce n’est pas seulement les pagnes », confie-t-elle.

D’après Triciana, si les agressions et les conflits persistent, c’est parce qu’il n’y a aucune femme dans un poste bien déterminé. « Là où la femme gouverne, la joie y règne. Car elle donne la douceur, les conseils et la sagesse ». Elle invite toutes les filles à faire le slam, car au Tchad, les slameuses ne sont pas nombreuses.

Marie-Claire Tari Koumninga

Quitter la version mobile