Plainte contre le groupe Bolloré : des associations africaines réclament des milliards d’euros

Une dizaine d’associations africaines ont déposé une plainte, le mardi 18 mars 2025, auprès du Parquet national financier (PNF) contre le groupe Bolloré, son ancien PDG Vincent Bolloré et son fils Cyrille. Elles exigent la restitution de plusieurs milliards d’euros issus des anciennes activités portuaires du groupe en Afrique de l’Ouest,  une communication faite par RFI, ce mercredi 19 mars 2025.

Le collectif panafricain « Restitution pour l’Afrique » (RAF) accuse le groupe Bolloré de recel et de blanchiment d’actifs dans la gestion de plusieurs concessions portuaires, exploitées avant la cession des activités africaines du groupe en 2022. Il dénonce un vaste système de corruption impliquant le financement de campagnes électorales, la nomination de responsables politiques comme administrateurs des filiales du groupe et l’attribution de contrats sans appels d’offres dans au moins cinq pays africains.

La branche logistique du groupe Bolloré en Afrique, employant plus de 20 000 personnes, gérait un réseau de 16 concessions portuaires, ainsi que des entrepôts et des infrastructures de transport. La plainte s’appuie notamment sur un rapport de la commission nationale anti-corruption du Cameroun, qui accuse le groupe d’avoir retenu 60 millions d’euros de redevances et d’amendes au lieu de les reverser à l’État.

Les accusations concernent principalement les activités du groupe au Cameroun, au Ghana et en Côte d’Ivoire, avec des faits de blanchiment présumés également en Guinée et au Togo. Les plaignants espèrent que la loi française de 2021 sur les « biens mal acquis » permettra d’affecter les fonds récupérés au financement de projets de développement dans les pays concernés.

Marie-Claire Tari Koumninga

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