Pénurie de carburant : les conducteurs de mototaxis montent les enchères

En raison de la maintenance annuelle de la raffinerie, les stations de service manquent de carburant. Cette rareté n’est pas sans impact sur les activités des citoyens et en particulier les conducteurs de mototaxis. La semaine dernière, entre surenchère et désistement, les clandomen ont vu leur activité être bousculée mais aussi boostée.

Assis sur sa moto, Djibrine un jeune clandoman capitule. Il est arrivé à bout. C’est un repos forcé. Après avoir passé 3 jours à acheter chez les vendeurs à la sauvette la bouteille d’essence d’un litre et demi à 2000 FCFA, il décide de garer son unique gagne-pain : sa moto. « J’ai dépensé plus de 12.500 FCFA dans le carburant depuis que mon tank commence à tomber au rouge. Aujourd’hui les mêmes vendeurs à la sauvette nous informent que le litre et demi est à 2 500 FCFA. Je préfère me reposer que d’acheter à ce prix et ne pas pouvoir rentabiliser », nous fait savoir ce jeune.

La maintenance de la raffinerie a conduit à son «arrêt» depuis à peu près un mois, avait indiqué le ministre des hydrocarbures et de l’énergie, Djerassem Le Bemadjiel. Cette situation a conduit le Tchad à importer la quasi-totalité de ses hydrocarbures, une première « depuis 2011 » se désole le ministre Djerassem.

Si Djibrine est forcé d’arrêter de rouler, Idriss, un autre clandoman, résiste encore. Il a vu venir cette pénurie. « Dès que j’ai entendu parler de pénurie je suis allé faire le plein », nous témoigne-t-il avec un petit sourire aux lèvres. Il travaille depuis le début de cette pénurie avec le plein de son réservoir. Mais Idriss nous fait savoir qu’il ne tiendra pas pour longtemps. Si rien n’est fait il serait contraint d’imiter son collègue Djibrine.

Entre temps, Djerassem Le Bemadjiel a promis qu’il y’a « des centaines des citernes qui sont en route » pour ravitailler N’Djamena et les autres provinces du pays. Il le faut sinon les avenues de N’Djamena se videront des clandomans. De ce fait, des milliers de famille se priveront de l’unique source de revenus.

Aux dernières nouvelles, la situation redevient petit à petit à la normal. Le prix du litre et demi de carburant est autour de 1 000 et 1 250 FCFA.

Pas d’auteur signalé

Quitter la version mobile