Patrimoine : La France attend une loi pour restituer les œuvres pillées

Le président français Emmanuel Macron reçoit ce mardi 15 février 2022 les conclusions du travail sur les restitutions des biens culturels africains. Elles devraient doter la France d’une loi cadre, qui ne fait plus du cas par cas mais simplifie la procédure de restitution. Déjà, sept pays à savoir le Bénin, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Tchad, le Mali, l’Éthiopie et Madagascar ont présenté des demandes de restitution à la France. L’ambassadeur Jean Luc Martinez, mandaté pour diriger les travaux, indique qu’il n’est pas possible de préciser le nombre et la nature des biens culturels réclamés. Les chercheurs français et africains vont s’y atteler. « C’est un travail de longue haleine », prévient-il. L’ancien président du Louvre, chargé par le président français d’établir un rapport sur l’évolution du cadre législatif, note qu’un certain nombre de dossiers sont connus, de spoliation essentiellement dans un contexte de guerre. « Mais il y a tout le reste, la masse des objets arrivés en France par le biais des administrateurs, des colons, les missions catholiques, les collectionneurs privés. Il est important qu’on mette la recherche collaborative au cœur de nos démarches, on voit que le transfert de propriété qui a été possible dans le cas du Bénin n’est peut-être pas la seule voie. On voit aussi que mes collègues ici m’ont parlé de prêt, de dépôt, d’envie d’exposition ensemble. Ce qui est en jeu, c’est montrer à la jeunesse africaine son patrimoine en Afrique », insiste-t-il.

Après quatre ans de démarches, seul le Benin a pu récupérer 26 de ses trésors pillés par les colons français. Contrairement à la France, la Belgique a promis de restituer les œuvres africaines volées sans aucune discussion politique.

Quitter la version mobile