En mission à Bamako, le médiateur de la Cédéao (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest), Goodluck Ebélé Jonathan a discuté, ce jeudi 24 février 2022, avec le président de la transition, le colonel Assimi Goïta, au palais présidentiel de Koulouba, des voies et moyens pour mieux relancer le dialogue entre la partie malienne et l’organisation sous-régionale, qui a adopté des sanctions contre le Mali, à l’issue de son sommet extraordinaire du 9 janvier dernier. L’ancien président de la République du Nigéria assure, à la sortie de l’audience, que sa visite s’inscrit dans le besoin d’affiner les discussions qui sont en cours, en vue de rapprocher les positions. L’ex-président nigérian rassure que les discussions avec la partie malienne sont enrichissantes et « vont se poursuivre ». S’agissant de la durée de la transition, le médiateur de la Cédéao dans la crise malienne indique qu’un groupe de travail technique, regroupant l’organisation ouest-africaine, l’Union africaine ainsi que les Nations unies est déjà en place. « Les conclusions auxquelles ce groupe est parvenu ont permis d’élaborer un cadre de recommandations qui orienteront les décisions à prendre prochainement », informe-t-il.
D’après les indiscrétions, l’équipe technique conjointe de la Cédéao, de l’UA et des Nations-unies, a proposé deux scénarios. Le premier propose une transition de 12 mois pendant lesquels une autorité indépendante de gestion des élections serait créée et opérationnalisée et la constitution révisée. Un référendum constitutionnel et des communales, locales, régionales, sénatoriales, législatives et l’élection présidentielle auraient lieu avant mars-avril 2023. Le second scénario avance une transition de 16 mois avec toutes les actions ci-dessus énumérées, les sénatoriales, les législatives et la présidentielle se tenant en juillet et août. Mais, le gouvernement malien conditionne le respect de ces conclusions par l’amélioration de la situation sécuritaire à la révision de la constitution en passant par la relecture et la mise en œuvre de l’Accord d’Alger, le retour des réfugiés et des déplacés internes, le parachèvement de la réorganisation territoriale, le redéploiement de l’État et ses services techniques ainsi que les réformes politiques, institutionnelles et électorales: la constitution révisée devant inclure les articles relus de l’Accord d’Alger.
Il faut souligner que le médiateur de la Cédéao Goodluck Jonathan est accompagné par le président de la Commission de la Cédéao, Jean Claude Kassi BROU et du commissaire en charge des Affaires Politiques, de la Paix et de la Sécurité.