Mali : départ sous tensions de l’ONU de la région de Kidal

La mission de l’ONU au Mali (Minusma) a quitté lundi son camp d’Aguelhoc, au nord du pays, dans le cadre de son retrait d’ici la fin de l’année, selon des sources onusiennes et élus locaux.

La Minusma procède à ce désengagement alors que la région de Kidal, dont fait partie Aguelhoc, est le théâtre d’une escalade militaire pour le contrôle du territoire. Dimanche, la Mission onusienne a annoncé avoir « accéléré » son départ de la veille du camp de Tessalit dans un contexte sécuritaire « extrêmement tendu et dégradé » qui a mis, selon elle, « en danger la vie de son personnel ».

« Nous avons définitivement quitté ce lundi notre camp d’Aguelhok », a assuré à l’AFP un Casque bleu tchadien. L’information a été confirmée par un responsable à Bamako et deux élus locaux. Il n’y a pas encore eu de cérémonie de passation avec les autorités dans ce camp isolé situé dans cette zone sous tensions. Le camp était vide et inoccupé lundi en début d’après-midi, ont affirmé à l’AFP deux élus locaux.

Le retrait du camp d’Aguelhoc est le deuxième dans la région de Kidal et le septième dans le pays. L’évacuation prochaine du camp de Kidal, ville-bastion des séparatistes, s’annonce périlleuse.

Le pouvoir de Bamako a réclamé en juin, après des mois de dégradation des relations, le départ de la Minusma déployée depuis 2013 dans ce pays en proie au djihadisme et à une profonde crise multidimensionnelle. Le retrait de quelques 11.600 soldats et 1.500 policiers qui étaient présents au Mali doit s’échelonner jusqu’au 31 décembre. Il a exacerbé les rivalités pour le contrôle du nord du pays.

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