Bilan politique 2023 : un grand pas vers la mise en œuvre des résolutions et recommandations du DNIS

L’année 2023, marque un tournant important dans la transition politique au Tchad. Elle a été marquée par la mise en œuvre des recommandations et résolutions du Dialogue National Inclusif et Souverain. Cela a abouti à l’organisation du référendum constitutionnel du 17 décembre 2023, mais que peut-on retenir de cette année sur le plan politique ?

L’année qui s’achève a été fructueuse sur le plan politique au Tchad. Des actes forts ont été posés pendant la seconde phase de transition. Il s’agit notamment de la mise en œuvre des résolutions et recommandations issues du Dialogue National Inclusif et Souverain (DNIS). Celle-ci ont permis au gouvernement de transition de mettre sur pied la Commission Nationale Chargée de l’Organisation du Référendum Constitutionnel (Conorec) déjà, à partir du mois de janvier, nonobstant certaines contestations. Il faut reconnaître que malgré la création du Cadre National de Concertation des Partis Politiques (CNCP) pour encourager le dialogue politique, certaines voix se sont levées pour désapprouver la composition de l’équipe de la Conorec. Aussi, dans le même mois, un comité ad hoc, chargé de l’élaboration de l’avant-projet de Constitution, a été mis sur pied. Cette constitution qui est soumise au référendum constitutionnel du 17 décembre, a été majoritairement approuvée par le peuple tchadien et promulguée par le chef de l’Etat le 29 décembre.

Selon les résultats provisoires rendus publics par la Conorec, 86 % des Tchadiens se sont exprimés en faveur du « Oui ». Seulement 14% ont opté pour le « Non ». Même si, l’engouement n’était pas au rendez-vous, lors de ce référendum, comme ont relevé certains observateurs, le taux de participation est de 63,75 %. Des chiffres constatés par quelques acteurs politiques qui n’ont cessé d’appeler au boycott tout le long de ce processus. Certains comme l’ancien Premier ministre Pahimi Padacké Albert ont payé cash.

Des faits isolés qui n’ont pas empêché la tenue du scrutin, il faudrait ici le relever, les démissions de deux membres du gouvernement pendant la campagne de vulgarisation du projet de constitution. Un départ qui a fait tâche d’huile. Ces deux membres du gouvernement ont été empêtrés dans une affaire de scandale sexuel.

Un environnement politique animé

De toute évidence, il faut admettre que l’environnement politique a été très animé cette année. L’organisation du référendum constitutionnel a favorisé la tenue de nombreuses manifestations politiques pendant la période de campagne. La campagne référendaire qui s’est déroulée du 25 novembre au 15 décembre, a permis aux hommes politiques de mobiliser de nombreuses personnes sur l’étendue du territoire national. En mémoire, le meeting du Mouvement Patriotique du Salut au stade de Diguel à N’Djaména ou encore celle de la coalition « Oui » au Palais des Arts et de la Culture et du Parti les Transformateurs, dans la zone méridionale ont drainé des milliers de personnes.

En effet, l’engouement pour ces consultations, a été sans aucun doute la raison pour laquelle la sphère politique s’est agrandie. L’on note pendant cette année qui s’achève, la naissance de quelques partis politiques tels que, Les Elites, Citoyen En quête du Bonheur (CEB), Émergence pour le Développement du Tchad (EDT), le Républicain et d’autres.

Des actes politiques forts

Certes, le paysage politique tchadien a été dominé par la mise en œuvre des résolutions du DNIS. Mais, il convient de relever que le gouvernement de transition a posé des actes politiques forts. Il s’agit notamment de l’adoption et la promulgation de l’ordonnance N°007 du 1ᵉʳ août 2023 portant création d’une Autorité Indépendante de Lutte Contre la Corruption ; l’adoption du projet de loi portant amnistie générale pour les faits commis pendant les évènements du 20 octobre 2022, en procédure toujours en novembre. Un autre acte remarquable, est la suspension du mandat d’arrêt international émis contre le président du parti Les Transformateurs. Un mandat d’arrêt qui sera annulé après la signature d’un accord le 30 octobre à Kinshasa en République Démocratique du Congo entre le gouvernement tchadien et le leader des Transformateurs, Masra Succès.

Grâce à cet accord dit de principe, le leader du parti Les Transformateurs, Masra Succès et ses militants qui ont quitté le pays à la suite des évènements du 20 octobre 2022, vont retourner au bercail. Il faut reconnaître que cela n’a été possible que grâce à la main tendue du Président de Transition, Mahamat Idriss Itno. Cette main tendue a permis de réaliser des avancées majeures dans le processus de réconciliation nationale pendant cette phase de transition et un grand pas vers la mise en œuvre des résolutions du DNIS.

Quitter la version mobile