Abéché : Les manifestants et les autorités du Ouaddaï se rejettent les responsabilités

Les intérims du sultan du Dar Ouaddaï Chérif Abdelhadi Mahadi et celui de chef de canton Bani Halba Bachar Younouss Ahamat, suspendus de leurs fonctions, sont respectivement assurés par le préfet de Ouara et le préfet d’Abéché rural. La délégation gouvernementale, descendue à Abéché, continue d’identifier les causes réelles des répressions sanglantes des manifestations du 24 et 25 janvier dernier. « Nous prendrons d’autres mesures qui s’imposent. Pour l’instant, les enquêtes sont en cours », informe la délégation. Lors des rencontres séparées de ce samedi, les manifestants et les responsables sécuritaires et administratives se rejettent les responsabilités. Le gouverneur Ahmat Dari Bazin accuse, lui, le sultan de Dar Ouaddaï. « La situation est entretenue par le sultan de Dar Ouaddaï et ses complices pour saper l’ordre public. Toute médiation s’est avérée vaine », souligne-t-il. Les responsables sécuritaires jurent que les manifestants portaient des armes de guerre. « Nous étions face à des hommes armés et il est de notre devoir de riposter afin de rétablir l’ordre », relèvent-ils. Au regard de la dégradation de la situation, les autorités traditionnelles, religieuses, les parents des victimes et les représentants des manifestants pointent du doigt la fuite de responsabilité du gouverneur. « La faute revient au gouverneur et à personne d’autre. Il a instruit les forces de l’ordre de tirer sur les manifestants », insistent-il. La délégation gouvernementale souligne que chaque vie d’un Tchadien compte. « Nous sommes là pour la manifestation de la vérité. Nous allons écouter toutes les parties », indique-t-on.

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