N’Djamena est secouée depuis deux semaines par une carence des bières. Les marques les plus touchées sont Castel, 33 Export et Guinness. Cette situation qui, jusque-là n’est pas justifiée par les Brasseries du Tchad (BDT), continue par causer des préjudices aux grossistes, détaillants et consommateurs.
Dans les coins chauds de la capitale, l’ambiance n’est plus la même. Les bars comptent les clients au compte-goutte ; certaines alimentations sont fermées faute de ravitaillement. Les chiffres d’affaires sont sérieusement impactés, selon les gérants des débits de boisson interrogés. D’après des explications fournies par certains gérants des dépôts, les BDT semblent ne pas produire ces derniers temps toutes les bières à la fois. « Si aujourd’hui, c’est Gala qui sort, demain c’est une autre marque. Et ainsi de suite. Ce qui fait qu’il faut attendre des jours pour avoir de nouveau Gala », nous renseigne un gérant de dépôt. Ce qui serait la cause de cette carence.
Hausse des prix
L’occasion fait le larron, dit-on. Avec la carence de certaines marques de bière, les vendeurs en ont profité pour faire monter les enchères. La Castel est vendu entre 700 et 750F au lieu de 600F ; la 33 Export est servie au prix de 800 et 900F. Les prix varient d’un débit de boisson à un autre. « C’est une tracasserie pour se faire livrer une commande. Des fois, il faut faire le tour des dépôts de la ville. Le déplacement nous coûte », tente de justifier le propriétaire d’un bar à Moursal.
Les consommateurs ne savent à quel saint se vouer. Obligés de consommer des bières qui ne sont pas de leur goût, ils doivent encore supporter la hausse des prix. Double peine. « Avant-hier par exemple, j’étais contraint de prendre Doppel. Ça m’a donné de terribles maux de tête », raconte un consommateur de Castel.
A l’heure, il n’est plus question de goût, il faut juste consommer la bière disponible. Certains consommateurs qui estiment que certaines bières servies ne les saoulent pas font un mélange avec des whiskies frelatés. D’autres prennent tout tranquillement la route de Kousseri, ville camerounaise séparée de N’Djamena par un fleuve.
Sa Majesté Rodolphe