L’année 2024 est marquée par des événements sociaux majeurs au Tchad, illustrant les défis et les espoirs d’une nation en transition. Des inondations dévastatrices aux tensions politiques, en passant par l’insécurité dans les zones rurales et la lutte pour les libertés fondamentales, voici un récapitulatif des faits marquants.
En octobre, des pluies torrentielles ont causé des inondations historiques à N’Djaména et dans d’autres régions du pays. Près de 600 décès et plus de 2 millions de personnes affectées ont été recensés. Malgré l’ampleur de cette crise, le gouvernement n’a pas déclaré l’état de catastrophe naturelle, une décision largement perçue comme motivée par le maintien des élections législatives et locales prévues en décembre. Si ce choix visait à préserver la transition post politique, il a également été critiqué pour son impact sur les populations déjà vulnérables.
Tout au long de l’année, la société civile tchadienne a été confrontée à une augmentation des arrestations orchestrées ou non. Des figures politiques comme Robert Gam, ainsi que des leaders religieux, a l’exemple de l’Abbé Madou et des membres de la société civile, ont été arrêtés sans procédure légale. Ces actions ont instauré un climat de peur, aggravé par l’absence de recours judiciaires fiables. Des organisations internationales, telles que l’Organisation mondiale contre la torture, ont dénoncé ces pratiques comme contraires aux droits humains fondamentaux.
Dans les zones rurales, notamment dans le sud-ouest, le phénomène des enlèvements par des groupes armés, appelés « zaraguina », s’est intensifié. Ces criminels ciblent principalement les éleveurs et agriculteurs, exigeant des rançons qui plongent les familles dans la précarité. Plus de 1 500 personnes auraient été enlevées au cours des deux dernières décennies, et les autorités peinent à apporter des solutions concrètes.
Malgré ces difficultés, des initiatives locales émergent pour promouvoir le potentiel touristique du Tchad. Des associations, comme Chad Volunteers Organization, mettent en avant les richesses culturelles et naturelles du pays, espérant attirer des visiteurs internationaux. Cependant, l’insécurité et le manque d’infrastructures restent des obstacles majeurs au développement de ce secteur.
Alors que le Tchad s’apprête à entrer en 2025, les défis sociaux auxquels il fait face soulignent l’urgence de réformes structurelles et d’un engagement politique fort pour répondre aux besoins de sa population. Si des initiatives locales montrent que l’espoir est toujours vivant, l’équilibre entre stabilité politique, développement économique et respect des droits humains reste fragile.
Ousmal Jumelia