Plusieurs centaines d’opposants se sont rassemblés dimanche, 04 mai 2025 à Lomé pour dénoncer une « dérive monarchique » au Togo au lendemain de la prestation de serment du dirigeant Faure Gnassingbé dans de nouvelles fonctions, sans limitation de mandat.
Deux grands partis d’opposition et la société civile ont critiqué dans un communiqué commun « ce basculement autoritaire » et ont condamné « la dérive monarchique, l’instrumentalisation des institutions et l’élimination systématique de toute alternative démocratique ».
Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005, a prêté serment samedi à Lomé comme président du Conseil des ministres, désormais la plus haute fonction du pouvoir exécutif, après une réforme constitutionnelle critiquée par l’opposition qui l’accuse de vouloir rester indéfiniment au pouvoir. Pour les autorités, il s’agit au contraire de « dépersonnaliser » le pouvoir. Il a succédé à son père Eyadéma Gnassingbé, qui a dirigé sans partage ce petit pays d’Afrique de l’Ouest pendant près de 38 ans.
Le rassemblement, à l’appel de l’Alliance nationale pour le changement (ANC), les Forces démocratiques pour la République (FDR) et la société civile, s’est déroulé sans incident. Il avait été autorisé par les autorités. « Nous ne laisserons jamais cette forfaiture prospérer. Il s’agit de mobiliser le peuple contre l’imposture, la forfaiture », a lancé Jean Pierre Fabre, président de l’ANC.
Selon la réforme constitutionnelle, la fonction de président de la République devient honorifique et le président du Conseil des ministres doit être le chef du parti majoritaire à l’Assemblée nationale : il s’agit donc de Faure Gnassingbé, chef de l’Etat sortant, qui pouvait se représenter une dernière fois en 2025.
Le parti de Faure Gnassingbé, l’Union pour la République (Unir), a largement remporté les élections législatives d’avril 2024 avec 108 sièges sur 113. Il a également raflé 34 des 41 sièges de sénateurs, lors d’un scrutin boycotté par les principaux partis d’opposition.