Tchad : MSF alerte sur la vulnérabilité des réfugiés soudanais face à la malnutrition sévère

Ph DR

Médecins sans frontières (MSF) a alerté, dans un rapport, que des milliers d’enfants soudanais, réfugiés avec leurs familles au Tchad à cause de la guerre, sont exposés à un cas « inquiétant » de malnutrition aiguë. L’organisme appelle à une « aide alimentaire d’urgence ».

Les taux de malnutrition aiguë ont atteint 4,8 et 4,6 %, soit « le double du seuil d’urgence fixé par l’Organisation mondiale de la santé », d’après Médecins sans frontières (MSF). « Les équipes de Médecins sans frontières ont pris en charge environ 14 000 enfants souffrant de malnutrition dans divers programmes ambulatoires » indique le rapport. Depuis le début de l’année, environ trois mille personnes ont été transportées à l’hôpital dans un état grave. L’ONG a ajouté que cela signifie que les enfants qui ont survécu aux privations, aux attaques répétées et aux graves violences qui ont balayé le Darfour, se retrouvent désormais dans une situation sanitaire alarmante au Tchad.

« Il s’agit d’une situation nutritionnelle grave qui appelle à une intensification significative de l’aide nutritionnelle et alimentaire », déclare Mohammadou Gado, coordinateur d’urgence dans la province du Ouaddaï. « Davantage de moyens financiers, humains et logistiques doivent notamment être consacrés à l’aide alimentaire d’urgence pour que le Programme Alimentaire Mondial et ses partenaires puissent continuer à organiser des distributions à grande échelle de manière sûre et régulière, y compris en 2024. Il faut aussi s’assurer que ces distributions atteignent les familles », ajoute-t-il.

Aussi, l’ONG a souligné que ce qui complique encore la situation, c’est l’annonce du Programme alimentaire mondial des Nations Unies selon laquelle l’aide alimentaire fournie cessera à partir de janvier prochain en raison d’un manque de fonds. Les besoins humanitaires ont déjà contraint le Programme alimentaire mondial à suspendre son aide aux personnes déplacées internes et aux réfugiés du Nigeria, de la République centrafricaine et du Cameroun.

Dès décembre, Pierre Honorat, directeur pays du PAM au Tchad, a déclaré : « C’est étonnant, mais le nombre de Darfouriens qui ont fui vers le Tchad au cours des six derniers mois est plus important qu’au cours des 20 dernières années… Nous ne pouvons pas permettre au monde de se lever et de permettre que nos opérations de sauvetage s’arrêtent au Tchad. » Le Programme alimentaire mondial a déclaré avoir besoin de 185 millions de dollars pour soutenir la population tchadienne au cours des six prochains mois.

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