Tchad : les tailleurs au four et au moulin à l’approche de la fête du Ramadan

Le mois de Ramadan tire à sa fin. Bientôt, c’est la fête marquant la fin de ce mois de jeûne. À présent, les soucis, ce sont les préparatifs. Le Ndjam Post est allé auprès des tailleurs pour recueillir leurs impressions

Les bruits incessants des machines ne sont interrompus qu’entre deux coups de ciseaux. Pas de temps à perdre, tous les clients doivent s’habiller le jour-J. Pour cela, un travail à un rythme herculéen est exigé. Telle est l’ambiance qui prévaut dans cet atelier de couture placé en plein cœur de l’avenue Maldom Bada. Avant cela, un autre bruit ouvre le décor : celui du groupe électrogène qui fournit l’énergie à cet atelier.

À l’approche de la fête, les tailleurs sont conscients des défis qui les attendent. C’est pour cela qu’Abba Malloum a décidé de ne plus prendre les tissus des clients occasionnels jusqu’après la fête. Selon lui, la raison est « la crainte de ne pouvoir honorer l’engagement ». Quant aux tissus déjà acceptés, Abba Malloum compte les livrer « mais à condition que je me mette à travailler jour et nuit sans relâche ».

Dans cet atelier comme dans tant d’autres, un seul obstacle est de taille : le courant. « Depuis le Ramadan, c’est une seule fois qu’on a vu l’électricité », témoin Worimi, le patron des lieux, avant de préciser que c’était entre 19 heures jusqu’au matin et « jusqu’à présent, pas un signe de courant », avance-t-il avec amertume. Cette situation oblige le patron à dépenser une somme de 10.000 francs quotidiennement pour se procurer du carburant.

Tahir, quant à lui, profite de cette situation pour maximiser son travail et réduire le coup de la facture d’électricité. « Par jour, je peux coudre entre 6 à 8 habits », dit-il. Chez Tahir tout comme chez Abba Malloum, presque 40 tissus attendent les finitions. Mais ils sont optimistes, sûrs qu’ils ne seront pas pris par les cols à la veille de la fête.

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