Tchad : les « enfants de la rue » sous l’emprise des produits psychotropes pour survivre

Appelés communément “Mouhadjirine’’, les enfants qui errent dans les rues et dans les marchés de N’Djamena, peinent à se nourrir correctement. Ils consomment des substances psychotropes pour tenir le coup. Au quotidien, malgré les difficultés qu’ils rencontrent, ils préfèrent leurs libertés et laissent la nature et le bon Dieu s’occuper de leur cas.

Crépuscule à l’horizon, nous sommes au marché de Dembé. Il est 17h 45min. Ali vient de se réveiller. Le béton, les Klaxons et les ronflements des voitures n’ont été guère un obstacle pour son sommeil. Le visage neutre, il se joint à ses compagnons. Vêtu d’un t-shirt noir, estampillé « U-Report » et un pantalon jeans déchiré au niveau des genoux, il a l’air d’avoir faim. Il inhale sa colle transparente à l’aide d’un plastique. Il souffle à l’intérieur, aspirant l’odeur pour se doper.

Pour ce jeune garçon, c’est le goût de la liberté. Seulement à 13 ans, Ali s’est retrouvé dans la rue et pour plusieurs raisons. La première raison évoquée est sa propre liberté. « J’aimais passer les nuits dehors quand j’étais encore chez nous. J’y ai pris goût », a-t-il indiqué. Son ami Nassar, âgé de 15 ans, informe pour sa part qu’il ne supporte pas la discipline, c’est pourquoi, il se retrouve dans la rue. « Je vivais dans un centre d’accueil à Gassi. Je ne supportais pas les commandements. C’est pourquoi je me retrouve libre aujourd’hui. La liberté est beaucoup mieux que la pression », a-t-il justifié. Il poursuit que ce n’est pas seulement la liberté de mouvement, mais avoir aussi la possibilité de se droguer. « On a pris goût à certaines substances dont on ne peut pas s’en passer. Le tramadol, c’est la meilleure. Il nous faut de l’excitant pour être en forme. C’est pourquoi on est dans la rue », a-t-il souligné.

Pour la plupart de ces enfants de la rue, certains s’y trouvent du fait de l’irresponsabilité de leurs parents. D’autres évoquent la mort comme raison. « Je me suis attaché à la rue depuis le décès de mes parents parce qu’il n’y a personne pour s’occuper de moi. Je dois me battre seul pour ma survie. Le Tramadol et d’autres produits me donnent la force de résister », a-t-il affirmé.

Face à cette situation, pour affronter le quotidien, ces enfants de la rue s’arment des drogues et autres substances pour survivre. Vivement que le gouvernement trouve une solution pour le cas de ces enfants en détresse.

Nadège Hountinto

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