Tchad : la pauvreté éducative, l’un des facteurs qui contribuent au faible niveau d’instruction

Ph CEFOD

En prélude de la rentrée scolaire 2024-2025, il est primordial de rappeler aux décideurs politiques, aux praticiens et au public l’importance de l’investissement dans l’éducation pour une société plus instruite, juste, pacifique et durable.

L’école va mal au Tchad, mais les idées pour en faire une de qualité sont légion. Ce paradoxe est édifiant sur les réalités de l’enseignement dans les pays africains. Les formations dispensées ne sont pas au rabais, mais elles ne connaissent pas non plus d’amélioration sensible. L’école vit sur ses acquis d’avant les indépendances et qui résistent difficilement à l’épreuve du temps.

L’exemple du Tchad montre bien la complexité du problème et illustre une réalité plutôt courante en Afrique. Ce pays qui figure parmi les PPTE (pays pauvres très endettés) connaît un des plus faibles taux de scolarisation du monde. Au niveau du primaire, il s’élève à seulement 37% de la population en âge d’aller à l’école. Sur ces chiffres déjà très bas, on enregistre une proportion d’environ 30% de filles scolarisées.

La pauvreté éducative est l’un des facteurs qui contribuent au faible niveau d’instruction. Tout cela s’explique par l’absence de volonté politique, les changements réguliers d’orientations stratégiques du fait de l’instabilité à la tête des ministères et l’incapacité des États à prendre le relais des financements extérieurs.

Le Tchad, comme beaucoup d’autres pays africains, est confronté à une crise de l’apprentissage. La pauvreté éducative, c’est-à-dire la proportion d’enfants incapables de lire et de comprendre un texte adapté à leur âge, est estimée par la Banque Mondiale, l’UNESCO et d’autres organisations à 94 %. Cela s’explique surtout par le fait que 90 % des enfants inscrits à l’école primaire pourraient avoir un faible niveau d’apprentissage.

Il est impératif d’améliorer la qualité de l’enseignement dispensé dans les écoles. La scolarisation n’implique pas l’apprentissage, mais le manque d’apprentissage augmente la probabilité d’abandonner l’école. Comme les médecins, les enseignants ont aussi besoin de remise à niveau. Un bon médecin n’est pas jugé par les équipements et installations dont il dispose. Son diagnostic et les soins prodigués constituent les références fondatrices de son art.

En revanche, certaines actions ressemblent à une coquetterie digne des pays riches et se justifient mal dans des pays où tout manque. Rappelons que la rentrée scolaire 2024 prévue pour le 25 septembre semble être encore incertaine. Les infrastructures scolaires sont dans un état de dégradation avancée, trop fragiles. Plus de 70% des écoles sont dans l’eau.

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