Tchad : ce qu’il faut retenir du procès des éléments du FACT

Plus de 400 éléments du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (Fact) ont été condamnés le mardi 21 mars 2023. Une condamnation qui intervient après plus de 6 semaines de procès à huis clos. Le NDjam Post vous fait le point de cette affaire.

Le verdict est tombé. Les avocats du Fact disent niet. La cour d’appel de N’Djamena a condamné, le 21 mars 2023, les 454 rebelles du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (Fact), à la prison à vie. C’est à la suite de leur incursion en avril 2021, ayant coûté la vie au président Idriss Deby Itno. Ils sont accusés d’actes de terrorisme, d’enrôlement de mineurs, d’atteinte à la sécurité nationale, de haute trahison et d’atteinte à la vie du chef de l’Etat.

Parmi les condamnés, le leader du groupe rebelle, Mahamat Mahadi Ali, écope d’une peine par contumace à la prison à vie au Tchad. Aussi, une amende solidaire de 20 milliards de FCFA de dédommagement à l’Etat Tchadien et un milliard de FCFA pour les ayants droits du défunt président, est fixé.

Une possible grâce

Le président de la République a promis la libération de tous les prisonniers de guerre lors de son discours à la clôture du Dialogue National Inclusif et Souverain (DNIS), en octobre 2022. Toutefois, pour être graciés, ces rebelles doivent être jugés et condamnés, relève Pr Ahmat Mahamat Hassane. Pour ce juriste, c’est pour réaffirmer l’Etat de droit qu’on organise ce procès. « Après on pourrait opter soit par l’amnistie qui est une mesure de pardon légal qui efface la faute, soit par la grâce qui est une clémence reconnue par la constitution au président de la République« , a t-il clarifié.

Passés par les mailles

A l’issue de ce procès qualifié de « mascarade » et « truffé de vice » par le Fact, 84 parmi les centaines d’accusés ont pu passer par les mailles du filet. Ils sont acquittés pour manque de preuves pouvant les incriminer.

Pour les autres, le collectif d’avocats de défense constitué de 5 avocats commis d’office, entend faire appel. Pour Me Francis Lokouldé, c’est une déception.  » La cour ne nous a pas suivis. La loi nous offre une possibilité de nous pourvoir en cassation. Nous allons saisir la cour suprême« , a t-il déclarés. Selon lui, les condamnés ont un moral d’acier parce qu’ils savent que leur sort a été déjà ficelé par le politique.

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