Sport : Eto’o, Adebayor et Okocha jouent en Somalie pour « changer la perception » du pays

Ph DR

A l’énoncé de leurs noms, le stade national de Mogadiscio a chaviré. Trois anciennes gloires africaines du football, Samuel Eto’o, Emmanuel Adebayor et  Jay-Jay Okocha ont participé mardi, 27 mai 2025 à un match de gala en Somalie destiné à « changer la perception » extérieure du pays, plombée par une insécurité et une pauvreté persistantes.

Le dispositif sécuritaire était renforcé avant la partie, alors que plusieurs attentats ont frappé ces derniers mois la capitale somalienne. Des forces de sécurité étaient déployées sur toute la route menant à l’enceinte sportive et chaque spectateur était scrupuleusement fouillé avant de pouvoir y entrer.

Mais ces contrôles passés, la joie était intense chez les milliers de fans présents, dans un stade de 65.000 places par ailleurs plutôt vide. Des centaines de drapeaux somaliens étaient brandis dans les travées, où a fréquemment résonné l’hymne national somalien. « C’est un peu comme si j’étais assis dans le stade de Barcelone », s’est réjoui Mowlid Ali, un supporteur de Samuel Eto’o, le plus titré des trois anciennes stars présentes mardi. Avec son équipe nationale, le Camerounais a remporté deux CAN (2000 et 2002) mais aussi quatre Ligues de champions, trois avec le Barça et une avec l’Inter Milan.

Les autorités somaliennes sont au diapason. Le ministère des Sports a vu dans cet évènement un « jour historique pour la communauté sportive du pays ». « Cela montre d’abord que la sécurité dans le pays s’est améliorée, et que des joueurs renommés d’Afrique et du monde peuvent venir dans la capitale Mogadiscio et jouer », s’est félicité un cadre du ministère de la Sécurité, Mohamed Ali Haga, depuis le stade.

La rencontre du jour obéit à « la nécessité de changer la perception du monde envers la Somalie et de montrer que des personnes très en vue dans le sport peuvent venir et jouer », a encore commenté Mohamed Ali Haga. « Nous avons besoin que cet endroit soit un foyer pour nos joueurs nationaux plutôt que de jouer dans d’autres pays, et de montrer au monde que Mogadiscio est paisible et peut accueillir d’autres matchs africains », a-t-il ajouté.

La sélection somalienne, pour des raisons de sécurité, joue ses matches internationaux hors de ses frontières, récemment au Maroc. Son stade national, rouvert en 2020, avait notamment servi de base aux shebab, avant d’accueillir des troupes de maintien de la paix de l’Union africaine.

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