Soudan : nouveaux déplacements à cause de la faim, le Tchad déclare n’avoir plus rien à partager

Ph DR

Le Représentant de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) au Soudan, Dr Shible Sahbani, a déclaré que lors de sa mission la semaine dernière au Tchad, des réfugiés désespérés lui ont dit que « la principale raison pour laquelle ils ont quitté le Soudan maintenant, c’est la faim, la famine ».

Dr Shible Sahbani a souligné que les réfugiés ont dit que ce n’était pas à cause de l’insécurité, du manque d’accès aux services de base, mais « parce qu’ils n’avaient rien à manger là-bas ». S’exprimant depuis Port-Soudan, Dr Sahbani a fait part de son choc lorsqu’une femme ayant fui le Darfour et atteint Adré, juste après la frontière orientale du Tchad, lui a dit que « tout ce que nous utilisions pour produire de la nourriture localement, pour manger, avait été pris par les combattants ». Il a ajouté que cette femme avait marché pendant trois jours avec ses enfants en quête de sécurité, sans nourriture pendant toute la durée du voyage.

Rappelant que le Tchad accueille plus de 700.000 parmi les plus de deux millions de réfugiés qui ont fui la guerre au Soudan, tandis que plus de 10 millions d’autres sont déplacés à l’intérieur du pays, l’OMS a souligné que les personnes qui ont fui le conflit pour se réfugier dans les pays voisins ont toujours un accès « extrêmement limité » à l’aide humanitaire, y compris aux soins de santé.

Le Dr Sahbani a affirmé, par ailleurs, que les communautés hôtes et les autorités tchadiennes ont été « très généreuses ». « Elles ont accueilli les réfugiés, elles ont ouvert leurs maisons, leurs systèmes. Mais, vous savez, les systèmes étaient déjà surchargés et elles ont essayé de partager tout ce qu’elles avaient. Mais à un certain moment, le système est vraiment débordé », a-t-il indiqué.

Il a conclu en affirmant que les Tchadiens avec lesquels il s’est entretenu la semaine dernière ont déclaré qu’ils n’ont plus rien à partager et que la situation était déjà difficile dans ce pays d’Afrique centrale avant que le conflit soudanais n’éclate en avril 2023.

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