Société : le mélange jus, plastique et soleil, quelle réaction avec l’organisme ?

Dès le matin, sur les trottoirs des différentes avenues de la ville, des commerçants, qu’ils soient grossistes ou revendeurs disposent devant leurs boutiques des dizaines de palettes d’eau embouteillée, de jus de fruits ou de boissons gazeuses sous un soleil de plomb. Et ce, par manque d’espace de stockage ou simplement pour faciliter la vente de ces produits. 

Nul n’ignore que les produits à forte consommation subissent de plein fouet, l’effet du soleil, mais surtout les conditions environnementales qui s’imposent. Pourtant, la plupart de consommateurs ne semblent pas être embarrassés à ce sujet. Bien que sur chaque bouteille, il est indiqué les conditions de conservation qui doivent être respectées. Il s’agit notamment des mentions à conserver à l’abri de la lumière, à conserver à l’abri de l’humidité de la chaleur.

Pour certains, se rafraîchir est la seule chose qui puisse importer. Tout comme ce père de famille que nous avons abordé, il y a de ces consommateurs qui sont conscients du fait que les boissons qui ne sont pas convenablement conservées puissent être nuisibles pour la santé. « J’ai fait ce constat, il y a de cela quelque temps chez mon fils âgé de deux ans. Nous avions l’habitude de lui prendre les jus de fruit de 100 FCFA à la boutique. Et toutes les fois qu’il prenait, il faisait de la diarrhée. J’ai dû leur interdire carrément la consommation », témoigne Gérard.

Nous vivons dans un pays chaud et les intoxications alimentaires surgissent plus à cause de la mauvaise conservation des produits alimentaires. Pour le nutritionniste Houroupou Mbambai Jacques, les bouteilles plastiques servant de contenant pour les boissons produisent des perturbateurs endocriniens lorsqu’ils sont exposés à une forte température. Des perturbateurs endocriniens qui sont sans doute néfastes pour la santé. « Consommer ces boissons exposées sous une forte chaleur d’environ 40° C peut même conduire à de troubles de la reproduction. Nous ne nous rendons peut-être pas compte, mais, aujourd’hui, les pathologies gynécologiques augmentent à une vitesse exponentielle du fait des perturbateurs endocriniens qui se trouvent partout », explique-t-il.

Le nutritionniste de renchérir que le consommateur tchadien est doublement exposé, car, quelques fois, les bouteilles en plastique sont récupérées afin d’être réutilisées. Et, lorsque cela est fait dans les conditions peu recommandables, elles deviennent source de beaucoup de maladie et de contamination. Pour le nutritionniste, la responsabilité incombe aussi bien au commerçant qu’au consommateur, mais aussi aux autorités en charge du contrôle alimentaire. Des mesures doivent être prises par chaque partie pour préserver la santé. Comme quoi, l’on est maître de sa santé.

Quitter la version mobile