Le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a décliné vendredi, 27 décembre 2024, son plan de rupture pour les cinq prochaines années, annonçant notamment qu’il entendait mettre fin au principe de non-réciprocité dans la délivrance des visas, dans son discours de politique générale devant les députés.
Il a par ailleurs déclaré qu’il déposerait un projet pour abroger la loi d’amnistie de l’ex-président Macky Sall couvrant les violences politiques qui avaient fait des dizaines de morts entre 2021 et 2024. Pour la délivrance de visas, « nous engagerons des discussions avec les pays relevant des catégories B et C » parmi lesquels la plupart des pays européens dont la France, ainsi que les Etats-Unis, « afin d’exiger en retour, le visa gratuit pour les ressortissants sénégalais sur la base du principe de la réciprocité ».
Le visa d’entrée au Sénégal, instauré en juillet 2013 pour les voyageurs de tous les pays à l’exception de ceux d’Afrique de l’Ouest ou ayant des accords les en dispensant, avait été supprimé en 2015 pour relancer le secteur du tourisme et alléger les frais de voyages des Sénégalais de la diaspora.
Le Premier ministre a par ailleurs annoncé que son gouvernement proposerait « dans les semaines à venir » un projet revenant sur la loi d’amnistie que l’ex-président Macky Sall avait fait passer avant la présidentielle, permettant la libération de prison de centaines de personnes écrouées, dont MM. Faye et Sonko. Si elle est votée, cette abrogation pourrait ouvrir la porte à des poursuites contre les dirigeants de l’ancien régime, dont M. Sall. « Il ne s’agit pas d’une chasse aux sorcières, encore moins de vengeance. (…) Il s’agit de justice, pilier sans lequel aucune paix sociale ne peut être bâtie », a déclaré M. Sonko.