Pendant que le gouvernement du Tchad a déclaré l’état d’urgence alimentaire et nutritionnel sur l’ensemble du territoire, les producteurs, acteurs principaux de la sécurité alimentaire risquent de manquer d’encadrement. Le Syndicat des agents de développement rural (SYNADER) donne jusqu’au mercredi 27 juillet 2022 au gouvernement pour éponger les arriérés de 2016, 2017 et 2018 ainsi que les frais de transport de 2016 à 2020.
Le chargé de communication de la délégation du personnel de l’Agence nationale de développement rural (ANADER), Manemon Mapouki, a relevé qu’ils ont eu à proroger plusieurs fois les préavis de grève pensant que l’administration pourra donner des avis favorables. « Mais force est de constater que c’est toujours des promesses et cela dure presque cinq ans. Avant la création de l’ANADER nous avons des arriérés de salaire avec les ex institutions fusionnées (Office national de développement rural (ONDR), le Programme national de sécurité alimentaire (PNSA) et la Société de développement du lac (SODELAC) ». Par institution, selon lui, les agents de PNSA cumulent 30 mois d’arriérés, l’ONDR 20 mois et la SODELAC 14 mois. Le montant total s’élève à 2 millards 311 millions 742 6537 F cfa, selon le rapport de l’IGE en date du 05 août 2020.
Flou autour des cotisations à la Caisse nationale de prévoyance sociale
Manemon Mapouki informe qu’en plus des arriérés de salaire, les cotisations à la CNPS sont prélevés par leur employeur mais pas versées. « Nous avons vérifié. Sachant bien que certains d’entre nous dans bientôt iront en retraite. Normalement c’est avec ce peu qu’ils ont cotisé qu’ils peuvent survivre. La situation de 2016 à 2018 concernant nos arriérés, ça chiffre à 85 millions 900 cent 80 mille 104 F cfa », clarifie-t-il. Les effets des avancements et reclassements ne sont pas aussi respectés. Pour lui, le ministère des Finances est saisi par les hautes autorités afin de décrisper la crise mais les correspondances restent sans suite.
Les producteurs laissés pour compte ?
Sur le terrain, les producteurs ne savent à quel saint se vouer. Le manque d’encadrement est préjudiciable avec les caprices de la nature. « Actuellement la situation semble être un peu difficile. Cela a impacté sur la baisse de rendement de l’année dernière. Et si cette fois-ci ces agents d’encadrement au niveau du terrain menacent d’aller en grève, ça veut dire que nous aurons une double crise. S’ils cessent le travail, je suis sûr qu’on va aller d’année en année en crise alimentaire et nutritionnelle », poursuit le chargé de communication.