Pour suppléer la fin programmée de l’opération Barkhane au Mali, Bamako donne son accord pour le déploiement au sein de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma) de 1 000 autres soldats tchadiens. A cet effet, le représentant permanent du Mali auprès des Nations unies informe, par une lettre, le Conseil de sécurité que le gouvernement avait accepté « 1 000 soldats supplémentaires » du Tchad pour renforcer la Minusma. La junte au pouvoir au Mali a indiqué, le vendredi 17 décembre dernier, avoir accepté le déploiement supplémentaire de soldats tchadiens au sein de la Minusma après « la reconfiguration » des forces françaises, « afin de faire face aux menaces ».
Après neuf ans de présence au Sahel, la France a entrepris depuis juin dernier de réorganiser son dispositif militaire. Cette réorientation des forces françaises implique l’abandon de ses trois bases, les plus septentrionales au Mali (Tessalit, Kidal et Tombouctou) pour se recentrer autour de Gao et Ménaka, aux confins du Niger et du Burkina Faso. Ce plan prévoit une réduction des effectifs au Sahel, de 5 000 actuellement, à 2 500/3 000 d’ici 2023.
Le Mali est le théâtre depuis 2012 des opérations de groupes djihadistes liés à Al-Qaïda et à l’organisation Etat islamique. Les violences de toutes sortes sont également perpétrées par des milices autoproclamées d’autodéfense, des bandits et même les forces régulières, selon plusieurs sources. Les violences parties du nord en 2012 se sont propagées au centre, puis au Burkina Faso et au Niger voisins.
De milliers de morts civils et militaires ainsi que des centaines de milliers de déplacés sont enregistrés en dépit du déploiement de forces onusiennes, françaises et africaines. Même, la prise du pouvoir à Bamako par des militaires, à la faveur d’un putsch en 2020, n’a pas ralenti la spirale de violences. La Minusma, déployée au Mali depuis 2013, est composée de 16 500 membres, dont 10 700 soldats, selon son site internet. Elle est actuellement la mission de paix des Nations unies comptant le plus de morts dans le monde, avec 146 de ses membres tués dans des actes hostiles recensés au 31 octobre, selon les statistiques de l’ONU.