Qui est Amir Idriss Kourda, le nouveau ministre des Infrastructures ?

La nomination d’Amir Idriss Kourda au poste de ministre des Infrastructures, du Désenclavement et de l’Entretien Routier marque l’arrivée d’un technocrate chevronné à la tête d’un portefeuille stratégique pour le Tchad. Son parcours au sein de l’administration publique, marqué par une expertise solide dans les travaux publics et la gestion des infrastructures, témoigne d’un profil technique taillé pour relever les défis d’un secteur clé dans le développement du pays.

Né le 15 octobre 1978 à Bourdani, dans l’Ennedi-Est, Amir Idriss Kourda est un pur produit de l’administration tchadienne. Ingénieur en génie civil et infrastructures, diplômé de l’Institut International d’Ingénierie de l’Eau et de l’Environnement (2iE) au Burkina Faso, il possède également une licence professionnelle et un diplôme supérieur de technologie obtenu à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, au Sénégal.

Son ascension au sein du ministère des Infrastructures est le fruit d’un long parcours jalonné de responsabilités stratégiques. De 2010 à 2012, il occupe le poste de directeur des infrastructures hydrauliques et d’assainissement avant d’être nommé directeur général adjoint des bâtiments civils en 2012. En mars 2022, il atteint le poste de secrétaire général du ministère des Infrastructures, du Désenclavement et de l’Entretien Routier, fonction qu’il occupera jusqu’à sa nomination récente au gouvernement.

Spécialiste des questions liées à la planification, au suivi et au contrôle des chantiers de génie civil, Amir Idriss Kourda a su développer une expertise pointue en matière de passation de marchés publics, de gestion de projets d’infrastructures, ainsi que dans l’élaboration de programmes de construction.

Au-delà de ses compétences techniques, il a également joué un rôle clé dans plusieurs forums et séminaires nationaux, notamment lors du forum national inclusif pour la réforme constitutionnelle ayant conduit à la naissance de la 4ᵉ République. Ce rôle de « personne-ressource » témoigne de sa capacité à naviguer entre les exigences techniques des projets d’infrastructures et les enjeux politiques de gouvernance.

Des défis majeurs à relever

À la tête du ministère des Infrastructures, Amir Idriss Kourda devra s’attaquer à des défis de taille. Le Tchad fait face à des problématiques chroniques de désenclavement, d’entretien des routes et de gestion des infrastructures publiques, aggravées par des conditions climatiques extrêmes et des contraintes budgétaires. Son expérience dans la coordination des projets prioritaires et sa connaissance des normes internationales (notamment les standards FIDIC) seront des atouts pour moderniser le secteur.

Par ailleurs, la gestion des partenariats public-privés (PPP) et la mobilisation des financements internationaux figureront parmi ses priorités, dans un contexte où le Tchad cherche à diversifier ses partenaires économiques face aux recompositions diplomatiques en cours.

Connu pour sa discrétion et son efficacité, Amir Idriss Kourda est décrit par ses collaborateurs comme un homme de rigueur, doté d’un fort sens de l’organisation et d’une capacité à fédérer les équipes autour d’objectifs communs. Sa nomination s’inscrit dans la volonté du gouvernement de promouvoir des profils technocratiques capables de conjuguer expertise technique et vision stratégique. Reste à savoir si cette approche permettra de répondre aux attentes d’une population en quête de meilleures infrastructures et d’un cadre de vie amélioré.

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