N’Djamena : pas d’occupation anarchique des rues, les commerçants attendent des lieux spécifiques

Cette semaine, la ville de N’Djamena a été plutôt bien agitée. Après avoir rasé le célèbre marché dit Wall Street ou Gar Tigo et le fameux Axe CA7, la mairie de la ville a décidé, le mercredi, 03 juillet 2024, de faire disparaître le marché anarchique de Gredia Champs de fils. Les commerçants et clients, impuissants, ont les yeux rivés sur la commune. Une seule question : « trouvera-t-elle des places pour nous ? ».

Une interrogation on ne peut plus légitime et urgente, car beaucoup reprochent à la commune de la ville de N’Djamena un manque structurel indigne d’une telle entité. Les commerçants pour qui les marchés de la sous région ne sont pas étrangers demandent à la mairie de voir sa politique. Détruire, mais jamais construire est un facteur grave du désordre, déplorent-ils.

« Ils ont le pouvoir et le droit de nous empêcher de vendre nos marchandises sur la route et à proximité de la route. Mais ils ont le devoir, oui, le devoir de créer des marchés. Sous d’autres cieux, la maire d’une ville comme la nôtre est bien organisée. Pas plus que le Nigeria qui a des centaines de millions d’habitants », laisse échapper Mahamat Tahir, ancien commerçant de Wall Street.

En effet, la mairie est la seule institution de régulation de la structure urbaine et des emplacements des lieux de commerce. Chaque fois qu’un marché est implanté, la mairie intervient. Et ce, en tant que police municipale : la salubrité, la structure des boutiques et stands, les taxes, les heures de fermeture, le partage de l’eau potable, de l’électricité. Bref, la mairie est la gestionnaire des marchés. Et donc, elle a l’obligation de faire  « réparer » ces déguerpissements par des emplacements appropriés aux différents commerces.

« Si la mairie nous rappelle le caractère passager de la route et l’interdiction formelle de l’occuper jusqu’à causer du tort aux usagers, c’est une très bonne chose. Nous sommes résignés malgré nos pertes. Maintenant, il est de son devoir, une autre obligation, de nous donner des endroits pareils pour que nous puissions nous retrouver dans nos différentes activités. Il le faut », insiste Benoît qui a été interrogé par le Ndjam Post sur l’Axe CA7.

Si les commerçants n’ont rien dit face aux agents de la mairie centrale qui ont déguerpi les boutiques et hangars du marché de Champ de fils, ils n’ont pas pour autant accepté de se taire. Pour eux, il est temps de voir la proposition de l’organisation municipale, car, déclarent-ils, de telles mesures ne seront pas prises s’il n’y a pas des solutions appropriées, envisagées bien en avance.

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