À Moundou, un atelier d’art offre un cadre d’apprentissage aux jeunes vulnérables de la localité. Dans cet atelier, la peinture, la sérigraphie, la confection des panneaux publicitaires, la sculpture et bien d’autres sont à l’honneur. Découverte avec son directeur, Mbainaissem Morial Jean-Noël.
L’atelier Africa-Style Art est un espace créatif où les jeunes vulnérables viennent s’exprimer à travers l’art. C’est un cadre idéal d’apprentissage où l’artisanat traditionnel est valorisé. Selon le directeur technique Mbainaissem Morial Jean-Noël, « l’art étant un métier qui nourrit son homme, il génère beaucoup d’argent », lui permettant de joindre l’utile à l’agréable et s’occuper de sa famille comme il se doit. Fonctionnaire de l’État, il déclare : « Je ne lâche prise, car l’art m’a aidé à devenir ce que je suis ».
Créé le 12 novembre 2013, l’Atelier Africa-Style-Art a formé gratuitement plus de 20 jeunes vulnérables, notamment des orphelins, des personnes déscolarisées, des étudiants et élèves du Logone-Occidental et ceux des provinces voisines. Ils sont aujourd’hui dans le monde du travail, nous dit le directeur technique.
Le Directeur Technique de l’Atelier Africa-Style Art indique que « la peinture, le portrait et l’illustration banderole rapportent de gros sous et leurs avantages ne sont point à démontrer ». À la question de savoir le montant exact de la recette journalière et semestrielle de l’entreprise, le Directeur souligne que « ça dépend de la clientèle et de la commande lancée par les ONG ou entreprises. Il arrive parfois qu’on ne gagne rien par jour », précise-t-il.
Parlant des difficultés, Mbainaissem Morial Jean-Noël a évoqué la question des taxes qui s’élèvent à un montant exorbitant chaque année. Le travail demandé par les entreprises sur les bons de commande constitue l’un des obstacles qui entravent le bon fonctionnement de l’Atelier Africa-Style-Art.
S’adressant aux diplômés en instance d’intégration, Mbainaissem Morial Jean-Noël leur recommande de « chercher un métier qui leur permettra de se prendre en charge afin d’éviter de passer inutilement leur temps sur cette planète ». Il conseille également aux élèves et étudiants de choisir un métier dès aujourd’hui, car la fonction publique est saturée et « il n’y a pas de la place pour les pauvres ».
Miskine Awini, Correspondant