À Moundou, la cochette s’impose comme l’une des boissons traditionnelles les plus consommées, en particulier parmi la jeunesse. Élaborée à partir de riz fermenté, d’eau et de levure, cette boisson artisanale est appréciée pour sa saveur rafraîchissante et ses qualités nutritionnelles. Préparée selon un savoir-faire transmis de génération en génération, la cochette continue d’occuper une place importante dans les habitudes de consommation locales, face aux boissons industrielles ou aux autres breuvages fermentés comme le bili-bili.
La préparation de la cochette suit plusieurs étapes précises. Tout commence par le nettoyage minutieux du riz afin d’éliminer les impuretés. Ensuite, les grains sont trempés dans l’eau pendant environ 24 heures pour permettre leur fermentation. Avec l’évolution des techniques, les méthodes de transformation ont quelque peu changé. Si autrefois le riz était moulu à l’aide d’un mortier et d’un pilon, aujourd’hui, de nombreuses vendeuses utilisent un moulin à grain pour accélérer le processus. En moyenne, la préparation complète de la cochette prend entre 26 et 28 heures.
Une vendeuse du cabaret Yotoudjim, situé au quartier Gueldjem 1 de Moundou, explique qu’après le broyage, le riz moulu est mélangé à environ cinq litres d’eau dans un récipient. Ce mélange est ensuite laissé au repos dans un endroit chaud pendant 24 à 48 heures pour favoriser la fermentation. Une petite quantité de levure est ajoutée pour accélérer le processus. Après cette étape, la boisson est filtrée à l’aide d’une passoire fine, d’un tamis ou d’un linge propre afin d’éliminer les résidus solides. Pour garantir la qualité sanitaire de la cochette, cette étape permet de tuer les germes et de stabiliser la boisson. Une fois refroidie, elle est prête à être consommée.
Les consommateurs de la cochette vantent ses bienfaits pour la santé. Selon eux, cette boisson locale offre une énergie durable grâce à ses ingrédients naturels. Un consommateur témoigne : « En cette période de canicule, nous préférons la cochette à la place du bili-bili. » Toutefois, certains consommateurs mettent en garde contre d’autres boissons fermentées, comme le bili-bili, qu’ils estiment moins bénéfiques pour la santé. « La cochette, en tant que boisson traditionnelle, est meilleure pour notre organisme, contrairement au bili-bili, qui nous rend souvent malades », confie un habitué.
La cochette, de par son mode de préparation artisanal, transmis de génération en génération, témoigne du savoir-faire des femmes qui perpétuent cette tradition.
Miskine Awini, Correspondant