Le Tchad a commémoré ce 25 avril 2025 la 19ᵉ édition de la Journée mondiale de lutte contre le paludisme (JMP) dans les locaux du Centre de santé d’Atrone, à N’Djamena. L’événement a rassemblé les acteurs de la santé publique, des représentants d’organisations internationales et des membres de la communauté autour d’un objectif commun : faire reculer une maladie qui continue de coûter des vies.
Le thème choisi cette année, « Réinvestir, réimaginer et raviver nos efforts communs pour mettre fin au paludisme » sonne comme un rappel de l’urgence d’agir, dans un contexte où les progrès réalisés sont menacés par de nouveaux défis : changement climatique, crises humanitaires, résistance aux médicaments et déficits de financement.
Le paludisme reste la première cause de consultation et de décès dans les structures sanitaires du pays, en particulier chez les enfants et les femmes enceintes. En 2024, plus de 3,9 millions de cas suspects ont été enregistrés au Tchad, dont la majorité confirmée biologiquement, selon les données du Programme national de lutte contre le paludisme.
Malgré les efforts déployés, comme l’introduction du vaccin antipaludique dans 28 districts sanitaires ou encore l’augmentation de la couverture en moustiquaires imprégnées, la maladie demeure omniprésente dans la vie des communautés. Une couverture de 96,4 % des ménages en moustiquaires est atteinte, mais l’efficacité de ces outils dépend aussi des conditions de vie et de l’éducation sanitaire des populations.
Les experts présents à la célébration insistent sur la nécessité d’un changement de paradigme. Il ne s’agit plus seulement de traiter, mais d’anticiper, d’innover et de mobiliser tous les acteurs, du gouvernement aux communautés de base.
Réinvestir, cela signifie mobiliser davantage de ressources locales pour ne plus dépendre uniquement des partenaires extérieurs. Réimaginer, c’est repenser les stratégies en s’appuyant sur les données de terrain, les nouvelles technologies et la recherche. Raviver, enfin, c’est renforcer la coordination entre les acteurs et soutenir les personnels de santé sur tout le territoire.
L’ambition d’un Tchad sans paludisme reste intacte. Mais pour y parvenir, il faudra maintenir la dynamique actuelle, et surtout, faire de la lutte contre cette maladie une véritable priorité nationale.