En prélude à la campagne synchronisée de vaccination contre la poliomyélite prévue du 25 au 28 avril 2025, la délégation provinciale de la Santé publique du Logone Occidental a organisé, ce mardi 22 avril, une réunion de mobilisation dans la salle de conférence du gouvernorat de Moundou.
Cette rencontre stratégique a réuni les partenaires techniques et financiers, notamment l’OMS, l’UNICEF et la Croix-Rouge, ainsi que les autorités locales, les chefs de services déconcentrés de l’État, les leaders religieux, les responsables d’associations féminines et les défenseurs des droits humains. Elle s’inscrit dans une dynamique de plaidoyer en faveur d’une forte adhésion communautaire à la campagne de vaccination.
L’objectif poursuivi par la délégation sanitaire est clair : éradiquer la poliomyélite, une maladie infectieuse pouvant entraîner une paralysie irréversible chez les enfants de 0 à 59 mois, et mobiliser les communautés pour surmonter les réticences encore présentes dans certaines localités.
Dans son mot d’ouverture, le secrétaire général du gouvernement auprès de la province du Logone Occidental, Allahidangué Kladoumaye, a souligné que cette rencontre vise à renforcer l’engagement des leaders communautaires et religieux, des autorités locales, ainsi que de l’administration. Il a exhorté les équipes techniques à redoubler d’efforts pour faire de cette campagne un succès national. Selon lui, « le gouvernement tchadien, à travers le ministère de la Santé publique, a déployé d’importants moyens, conformément à la vision du chef de l’État Mahamat Idriss Deby Itno, pour éradiquer totalement la poliomyélite ».
Le délégué provincial intérimaire de la Santé, Dr Djimadoum Dionadji, a indiqué que lors de la précédente campagne de novembre 2024, 364 980 enfants ont été vaccinés. Pour cette nouvelle phase, 245 568 enfants de 0 à 59 mois sont ciblés, ce qui représente environ 19,93 % de la population tchadienne. Malgré la stratégie de vaccination de porte-à-porte, le délégué a signalé plusieurs cas de refus : 4 à Bébalem, 19 à Beinamar, 18 à Bénoye, 14 à Krim-Krim, 5 à Laoukassi, 3 dans le district sanitaire de Moundou-Centre et 11 à Moundou-Ouest.
Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), plusieurs défis entravent les efforts des agents sanitaires dans le Logone Occidental. Parmi ceux-ci figurent l’accès difficile aux zones reculées, la réticence communautaire liée aux croyances culturelles et aux idées fausses sur la vaccination, le manque de ressources logistiques, les déplacements fréquents des populations transfrontalières et l’insécurité dans certaines localités, qui limite les interventions des équipes de vaccination.
Miskine Awini, Correspondant à Moundou
