La faim ne doit pas être ignorée, rappelle le Programme alimentaire mondial. Dans son communiqué publié le dimanche 19 mai 2024, le PAM estime que jusqu’à 783 millions de personnes ne mangent pas à leur faim, et 47 millions de personnes dans 54 pays souffrent de faim à des niveaux « d’urgence » ou pires.
Selon le rapport, cette crise s’explique par plusieurs facteurs. Il y a, tout d’abord, l’insécurité et les conflits armés qui ont fait tache d’huile dans les pays et, puis, la crise climatique ou encore la hausse des prix des aliments liée à la conjoncture mondiale. Les premières victimes de cette crise restent les populations les plus fragiles comme les enfants.
Le PAM estime que dans le Sahel, plus de sept millions et demi d’enfants, de moins de cinq ans, devraient souffrir de malnutrition. Au-delà du territoire national, la guerre a des conséquences à l’échelle régionale. Le déplacement de millions de civils en Centrafrique, au Tchad ou au Soudan du Sud vient fragiliser des pays déjà en grande difficulté alimentaire. Pour le programme alimentaire mondial PAM, 60% des personnes souffrant de la faim dans le monde vivent dans des zones en proie à des conflits, un facteur que l’on retrouve au premier rang dans 8 des 10 pires crises alimentaires (comme c’est le cas par exemple au Yémen, au Soudan du Sud, en République démocratique du Congo et en Syrie).
Par ailleurs, le PAM appelle à des investissements continus pour sauver des vies. Bien que la production alimentaire soit suffisante pour nourrir tous les habitants de la planète, l’objectif d’un monde sans faim tel que défini dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030, reste extrêmement difficile à atteindre en raison d’un ensemble d’éléments toxiques mêlant conflits, changement climatique, catastrophes, pauvreté et inégalités structurelles, conclu le rapport d’alerte du PAM.