Insécurité : La CTDDH exige l’arrestation des agresseurs des magistrats de Kélo

Dans un communiqué de presse du dimanche 27 mars 2022, la Convention Tchadienne de Défense de Droits de l’Homme (CTDDH) exige l’arrestation et la traduction des auteurs d’agressions du procureur de la République Hissein Saleh Arabi et le juge d’instruction Galia Dogo Hassaballah, tous deux près le tribunal de grande Instance de Kélo, devant les tribunaux compétents. Elle demande au président du Conseil Militaire de Transition, en sa qualité de président du Conseil Supérieur de la Magistrature, de prendre ses responsabilités avant que cette situation ne devienne incontrôlable.

Son secrétaire général adjoint Ibrahim Mahamat Ibrahim estime que la recrudescence de ces agressions physiques sur des magistrats est le résultat de l’impunité dont jouissent certains officiers du Conseil Militaire de Transition, qui se considèrent supérieurs aux lois de la République. « Cette insécurité juridique prouve à suffisance que l’État de droit est en vacances prolongé au Tchad », relève-t-il.
La CTDDH s’indigne contre cette atteinte physique et corporelle des magistrats exposés à une insécurité grandissante dans l’exercice de leurs fonctions. Elle souligne que cette violence faite aux acteurs judiciaires viole les dispositions des textes tant nationaux qu’internationaux protégeant l’inviolabilité de domiciles privés et la sacralité de la personne humaine.
Elle rappelle que ce 27 mars, « des militaires sans foi ni loi », ont violemment torturé le procureur de la République Hissein Saleh Arabi et le juge d’Instruction Galia Dogo Hassaballah ainsi que l’épouse du procureur enceinte de 7 mois. « Ayant débarqué de façon impromptue, les militaires se sont mis à perquisitionner le domicile du procureur de fond en comble, prétextant une opération de désarmement. Malgré que celui-ci leur ait préalablement déclaré qu’il est magistrat et possède une arme de poing, ces militaires n’ont pas hésité une seconde à le passer à tabac devant les membres de sa famille. Le juge d’instruction, qui s’était présenté à son secours, a subi sans ménagement le même sort. En dépit de leur permis de port d’arme de poing, les magistrats sont sévèrement soumis à des tortures et humiliations insupportables de la part des militaires en mission de désarmement. Et pourtant, un magistrat jouit d’un statut qui lui confère le droit au respect et l’inviolabilité de sa personne et de son domicile », énonce la CTDDH.  

Elle conclut que cette agression barbare est d’autant plus grave que ce phénomène est devenu récurent dans notre pays.

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