Insécurité à N’Djamena : le ministre de la Sécurité regrette un assassinat devant un commissariat

L’assassinat odieux qui fait le tour des réseaux sociaux a eu lieu le lundi, 26 août 2024 devant le Commissariat de Sécurité Publique N°5, à Amriguébé. Abba Ezadine, le présumé coupable, accusait sa victime d’abandon de foyer, ce qui sous-entend demande de divorce.

Dans une vidéo qui circule sur la toile tchadienne, la sœur de Assiba Haoua Ahmat, la victime, affirme clairement que cette dernière ne voulait pas du mariage. C’est ce qui a poussé, selon elle, son mari à lui donner ce coup fatidique.

La jeune femme, l’habit de la défunte dans les mains, déclare que sa grande sœur est rentrée d’Am-Timan le 26 juillet 2024, fuyant les violences conjugales que son mari lui faisait subir. « Les autorités religieuses ont tranché l’affaire et qu’elle était libérée de toutes charges : ni argent ni retour au foyer. C’est ainsi qu’ils sont revenus à la CSP5 qui les avait conduits à la Justice religieuse pour signer les papiers. Devant le Commissariat, dans la voiture des policiers, il a dégainé son couteau et l’a assassinée », indique-t-elle.

La sœur de Assiba Haoua Ahmat, dans un triste décor, brandissant les effets tachés de sang que la victime avait sur elle lors de cet acte ignoble, ne demande que justice pour un crime prémédité. « Il avait l’habitude de dire à ma sœur qu’il va l’assassiner. Et il l’a fait. Nous ne demandons que justice. Le droit de notre sœur aînée assassinée cruellement. Elle a été assassinée devant les forces de l’ordre. Comment se fait-il qu’il soit armé pendant tout le temps ? Ils avaient pris les armes de tout le monde au commissariat. Alors pourquoi il a la sienne sur lui ? », lance-t-elle.

Informé de cette situation gravissime, le Ministre de la Sécurité Publique et de l’Immigration, Mahamat Charfadine Margui, s’est imprégné du cas. Lors de sa sortie, le chef du département ministériel en charge de la sécurité publique n’a rapporté que ce qui circulait déjà depuis 48h sur les réseaux sociaux, indiquant que l’assassin est arrêté. « C’est un assassinat. Mais le fait que les faits se sont produits devant un commissariat de sécurité publique, ça donne une très mauvaise image. Parce que les Commissariats sont là pour protéger la population et on ne peut pas tuer devant les commissariats ou devant les institutions de la République », déclare Mahamat Charfadine Margui.

Il faut noter que personne ne doit se permettre d’ôter la vie de son prochain, que ce soit devant les institutions étatiques ou ailleurs. Le meurtre manifeste et prémédité de cette femme devant l’étendard de la sécurité doit être sanctionné sévèrement. Et ce, dans le but de respecter les lois de la République du Tchad et montrer que personne ne peut se donner le droit de vie ou de mort sur qui que ce soit.

Il aurait été préférable que le Ministre de la Sécurité Publique et de l’Immigration mette l’accent sur les lois sanctionnant l’assassinat prémédité et assumé, surtout celui basé sur le genre.

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