A l’instar des autres membres de l’Organisation Internationale des Consommateurs (OIC), l’Association pour la Défense des Droits des Consommateurs (ADC) a célébré ce mardi 15 mars 2022, la journée mondiale du consommateur axée sur « la finance numérique équitable ». A cet effet, le secrétaire général de l’ADC M. Daouda Elhadj Adam appelle, lors d’une de conférence organisée à la Maison des Médias du Tchad, le gouvernement, la Banque des Etats de l’Afrique Centrale, l’ARCEP, l’ANCIE, les banques, les opérateurs de la téléphonie mobile, les établissements de micro finances, les entreprises distributrices et celles utilisatrices des services financiers numériques à garantir une finance inclusive, sûre et protectrice des données et confidentielle. Car, pour lui, les technologies numériques remodèlent désormais les paiements, les transferts de fonds devenant un outil clé pour les consommateurs de services financiers.
Le secrétaire général de l’ADC estime que la nature en évolution rapide des services financiers numériques démontre la nécessité d’approches réglementaires innovantes de services et produits financiers numériques centrés sur la protection et la responsabilisation des consommateurs.
En dépit d’un développement remarquable au Tchad des services financiers numériques, les données de l’observatoire des marchés des télécommunication relèvent que sur 8 687 151 abonnés au GSM, seulement 176 798 sont utilisateurs de Mobile Money, soit un taux de 2, 04 %. « Malgré les avantages que révèlent ces services financiers numériques, leur utilisation demeure relativement faible comparativement aux autres pays de la région africaine », indique-t-il.
Parmi les problèmes qui plombent le développement des services financiers numériques, M. Daouda Elhadj Adam cite entre autres la méconnaissance des consommateurs de leurs droits et devoirs, l’habitude de l’usage du cash dans les transactions, la méconnaissance des consommateurs de l’utilisation de ces outils, la faiblesse du taux de bancarisation (9 %) et de souscription à la mobile money, le faible niveau d’alphabétisation qui est un frein évident à l’accès aux services financiers formels, les escroqueries et la fraude dans le domaine de la finance numérique, les prélèvements des frais bancaires sur des prestations non maitrisés par les usagers bancaires et la faible agressivité commerciale des banques pour convaincre et rassurer les consommateurs. L’ADC relève aussi la faible disponibilité du mobile money dans les points de vente et la mauvaise gestion des réclamations.
Mis à part une seule, toutes les banques exploitent ces services. Les deux principaux opérateurs de la téléphonie mobile (Airtel et Moov Africa) ont introduit depuis 2005, les services de la mobile money.
Les services financiers numériques comprenant les cartes bancaires, la mobile money, le e-banking, les transferts de fonds électroniques domestiques et internationaux permettent de stocker et transférer des fonds, de faire et recevoir des paiements, d’emprunter, épargner, assurer et investir, et de gérer les finances d’un individu ou d’une entreprise.