Le gas-oil, l’un de carburant le plus utilisé, commence à manquer curieusement dans les stations-service de la capitale et même en provinces. L’on indique même que certains bus des agences de voyage sont bloqués faute de carburant. Cette pénurie inhabituelle contraint certains détenteurs de stations-service à fermer la partie réservée au gas-oil. Les quelques rares, qui en disposent, sont littéralement prises d’assaut par les conducteurs des engins fonctionnant au gas-oil.
Des propriétaires de camion ne savent à quel saint se vouer. Des fois, il faut s’armer de patience pour espérer avoir ce précieux liquide. » J’ai fait deux à trois stations-service pour trouver le gas-oil « , informe un conducteur.
Certains détenteurs de groupes electrogènes sont aussi dans le désarroi. Partagés entre le délestage et le manque de gasoil, ils ne savent à quel saint se vouer. » Nous n’avons pas l’électricité depuis quelques jours. Et même le gasoil pour faire fonctionner notre groupe électrogène manque dans les stations-service. Nous sommes dépassés par cette situation « , informe un cadre.
Les raisons de cette pénurie brusque sont toutefois inconnues. Mais, les propriétaires de stations-service et les consommateurs pointent un doigt accusateur vers la raffinerie de Djermaya. D’après certaines sources, la raffinerie livre quotidiennement 33 citernes de gas-oil pour tout le pays. » La SNE à elle seule absorbe les 14 citernes et le reste sera partagé pour tout le pays. C’est insuffisant « , indique-t-on.
Déjà, de le 7 avril dernier, l’Association pour la Défense des Droits des Consommateurs (ADC) a exigé, sans suite, de la raffinerie de Djarmaya, une augmentation en urgence de la production pour satisfaire la demande, qui a fortement accrue ces dernières années. Son secrétaire aux Droits et Intérêts économiques M. Yaya Sidjim recommande même l’accélération de la construction de la Raffinerie de Sédigui afin de répondre à la demande de plus en plus croissante et la mise en place des dispositifs de stockage capables d’assurer un stock de sécurité en produits pétroliers pour faire face à d’éventuelles situations de pénurie.
Aussi, l’ADC s’interroge-t-elle sur le silence de l’Etat et notamment de l’Autorité de Régulation du Secteur Pétrolier Aval du Tchad (ARSAT).