Dans un contexte d’enrôlement biométrique des candidats au baccalauréat 2024, de la cartographie des écoles et de la paralysie du secteur public tchadien suite à la grève, l’on apprend que 80% des écoles de N’Djamena sont privées. Cela est dû à l’absence de service public éducatif, nous informe et explique Abakar Arenè, agent à l’inspection générale au Ministère de l’Éducation Nationale.
« Dans sa politique éducative, l’État tchadien reste totalement absent à N’Djamena. C’est pourquoi la capitale est absorbée par une implantation massive des établissements privés qui offrent la formation des futurs citoyens du pays », informe Abakar Arenè. Et ce, ajoute-t-il, avec un nombre important d’établissements fonctionnant sans autorisation et menacés de refus d’enrôlement au bac par l’Office national des examens et concours du supérieur (ONECS).
Selon Abakar Arenè, dans certains quartiers, il y a des Collèges et des Lycées publics, mais pas d’établissements étatiques primaires. « Nous avons, dans certains quartiers, des Lycées officiels alors qu’il n’y a pas une école officielle. Les élèves de ces quartiers qui ont besoin d’être scolarisés ne le pourront pas », a-t-il indiqué. Pour lui, ce genre d’action ouvre grandement la porte au secteur privé. « Adoptant ce genre d’attitude, l’État permet à l’enseignement privé d’envahir entièrement N’Djamena. Aujourd’hui, l’enseignement privé est à 80% à N’Djamena», regrette le pédagogue Abakar Arenè.
Le pédagogue d’ajouter qu’avec ce pourcentage, le secteur privé absorbe tout N’Djamena, et ce, au grand dam de la lutte contre la baisse de niveau en milieu scolaire. Car, dit-il, ce qui se fait dans l’enseignement privé n’est pas du tout bon. « J’en sais quelque chose pour y avoir travaillé le temps nécessaire. Dans le domaine de suivi et évaluation, le privé n’est pas meilleur. Et ils sont à 80% en train de gérer les élèves de N’Djamena. C’est que l’État a disparu ! », martèle-t-il.